La ministre démissionnaire de l’éducation nationale, Nicole Belloubet, a demandé, mardi 27 août, que le budget de l’éducation nationale soit « a minima sanctuarisé », jugeant qu’à ce stade le projet budgétaire adressé par Matignon « ne répond[ait] pas à l’ensemble [des] besoins [de son ministère] ».
« Le prochain gouvernement devra y être très attentif s’il souhaite maintenir une réelle ambition pour cette priorité nationale », a déclaré la ministre lors de sa conférence de presse de rentrée. « Les plafonds qui ont été adressés à notre ministère nous contraindraient à une particulière rigueur budgétaire, notamment quand on connaît l’incidence d’un certain nombre de mesures (…). Ce budget, qui à cet instant ne répond pas, de mon point de vue, à l’ensemble de nos besoins, n’est pas encore abouti », a-t-elle complété.
Gabriel Attal a transmis la semaine dernière aux ministères les « lettres plafonds » d’un projet de budget 2025, dont il propose l’exacte reconduction du total des crédits, à charge pour son successeur d’y mettre sa patte politique. Le budget de l’éducation nationale est le premier budget de l’Etat.
Sept cents millions d’économies supplémentaires
En février dernier, Bercy avait demandé environ 700 millions d’économies supplémentaires à l’éducation nationale par rapport au budget voté pour 2024, qui s’élevait à un total de 63,6 milliards d’euros.
La reconduction à l’identique des crédits totaux aboutit, selon Matignon, qui parle de « budget réversible », à une économie réelle de quelque 10 milliards d’euros par rapport à un budget qui aurait répercuté 2 % d’inflation.
Le projet de loi de finances (PLF) doit être déposé au Parlement le 1er octobre, après toute une série d’examens et avis en septembre (par le Haut Conseil des finances publiques, par le Conseil d’Etat, par le conseil des ministres), et avant les discussions à l’Assemblée nationale puis au Sénat. La loi de finances est impérativement publiée avant le 1er janvier suivant.
Les groupes de niveau au collège mis en place avec « souplesse »
Par ailleurs, Nicole Belloubet a annoncé qu’elle souhaitait que les téléphones portables soient interdits de manière généralisée dans les enceintes des écoles et collèges « dès janvier 2025 ». Elle a également évoqué « une expérimentation de cette pause numérique dès cette rentrée dans 200 collèges ».
La ministre a également fait savoir que le décret qui oblige l’obtention du brevet des collèges pour accéder au lycée était gelé. En revanche, de nouvelles modalités pour le diplôme de 2025 ont été prises : « Elles concernent le passage de 50-50 à 40-60 pour augmenter la part donnée aux épreuves de fin d’année, toutes les disciplines de 3e en contrôle continu, et mise en place de commissions d’harmonisation ». En raison du contexte politique, « ces textes sur les nouvelles modalités d’évaluation ont dû être reportés. Dès la fin de cette période, nous devrions pouvoir en assurer la publication pour qu’ils puissent entrer en vigueur pour le brevet 2025 », a-t-elle promis.
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Les groupes de niveau en 6e et 5e au collège, mesure controversée du gouvernement démissionnaire, seront mis en place « avec souplesse et pragmatisme », a poursuivi Mme Belloubet. Annoncés par Gabriel Attal alors ministre de l’éducation nationale mais vilipendés par une bonne partie du monde éducatif, les groupes de niveau rebaptisés « groupes de besoins » par Nicole Belloubet, ont pour objectif de faire « progresser tous les élèves dans la maîtrise des savoirs fondamentaux en prenant mieux en compte leur diversité », a avancé la ministre.
Enfin, Nicole Belloubet a souligné que les programmes « de français et maths des cycles un et deux ont été réécrits, pour être plus clairs, détaillés et lisibles ». Ces nouveaux programmes « pourront être publiés dès la fin de la période des affaires courantes » et « entreront en vigueur lors de la rentrée 2025 pour que les professeurs puissent les étudier tout au long de l’année scolaire ». Quant à l’organisation des lycées généraux et technologiques, ceux-ci ne connaîtront pas « de nouvelles réformes majeures, à part des adaptations », la ministre jugeant qu’ils sont « stabilisés ».