Après avoir fait son marché à droite, Nigel Farage cible désormais ouvertement les classes populaires. Mardi 27 mai, le chef de file du parti d’extrême droite Reform UK a présenté des propositions dont le gouvernement Labour aurait pu s’emparer lui-même, si Keir Starmer n’avait pas jusqu’à présent déroulé une politique presque conservatrice. M. Farage, dont la formation fait la course en tête dans les sondages (à 28 % d’intentions de vote, selon une étude Yougov du 2 juin, devant le Labour, à 22 %, et les conservateurs, à 18 %), promet de faire sauter le plafond des allocations familiales, fixé à deux enfants (les familles ne touchent pas davantage d’aides à partir de trois enfants).
Ce plafond a été introduit par le gouvernement de coalition conservateur-libéral démocrate en 2013 et les associations de protection de l’enfance réclament sa suppression, assurant qu’elle est le moyen le plus rapide de faire sortir des centaines de milliers de foyers britanniques de la pauvreté.
Depuis la splendide bibliothèque d’un club londonien pour gentlemen, à deux pas de Downing Street, Nigel Farage a assuré vouloir faire en sorte « qu’il soit un peu plus facile d’avoir des enfants » au Royaume-Uni. « Ce pays a perdu de vue à quel point les familles étaient importantes », a ajouté avec des accents natalistes ce vétéran de la politique britannique (un ex-député européen ayant été le premier à faire campagne pour le Brexit). Attention, cependant : les allocations familiales plus généreuses « ne visent pas les gens qui arrivent dans notre pays et veulent avoir plein d’enfants », a précisé M. Farage, qui fait campagne contre l’immigration.
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