Treize soldats nigériens ont été tués, entre samedi 15 et lundi 17 mars, dans des affrontements avec des djihadistes, a annoncé, mercredi 19 mars, dans la soirée, l’armée du Niger. Ces affrontements ont eu lieu près de la frontière avec le Burkina Faso, et près de celle avec le Nigeria.
Le Niger, vaste pays sahélien, est confronté régulièrement aux attaques de groupes djihadistes liés à Al-Qaïda et à l’Etat islamique dans son sud-ouest, proche du Burkina Faso et du Mali, et à celles de Boko Haram et de sa branche dissidente Iswap dans son sud-est, à la frontière nigériane.
Le 17 mars, c’est dans cette zone, vers Diffa, que le poste militaire de Chétima-Wangou, a été attaqué « par un groupe d’environ 300 combattants », identifiés comme appartenant à Boko Haram, explique l’armée dans son bulletin des opérations. Les combattants étaient « déterminés à pénétrer les lignes de défense » et ont « déployé des véhicules piégés, des explosifs », affirme-t-elle, précisant que l’assaut avait fait quatre morts parmi les soldats.
L’attaque a été repoussée, et l’armée précise que son aviation a ensuite neutralisé une « colonne de trente motos » et « une cinquantaine de terroristes réfugiés dans une maison », tandis que d’autres ont pris la fuite vers le Nigeria.
Une force conjointe Niger-Burkina-Mali
Deux jours plus tôt, de l’autre côté du pays, sur un site aurifère, dans la zone de Tillabéri, « neuf soldats sont tombés au combat et sept ont été blessés », affirmé l’armée. Les militaires ont été tués lors de « violents affrontements », avec des combattants « affiliés à l’Etat islamique », près du Burkina Faso, un autre pays miné par les violences djihadistes.
Selon l’armée nigérienne, les assaillants ont bénéficié « de renforts d’une centaine de motos venues du Burkina Faso » mais une opération terrestre et aérienne entre les armées des deux pays alliés les a « mis en déroute ». Au moins cinquante-cinq djihadistes ont été tués dans des frappes, précise-t-elle.
Le Niger est gouverné par un régime militaire qui a pris le pouvoir par un putsch en juillet 2023, promettant notamment de s’attaquer à l’insécurité. Or, les attaques continuent : depuis juillet 2023, au moins 2 400 personnes ont été tuées dans le pays, selon l’ONG Acled qui recense les victimes des conflits dans le monde.
Une force de 5 000 soldats du Niger et de ses deux alliés, le Burkina Faso et le Mali, doit prochainement voir le jour pour lutter contre les djihadistes, mais des opérations conjointes sont déjà menées.