Les aciéristes japonais Nippon Steel et américain US Steel vont intenter une action en justice contre l’administration de Joe Biden, pour « ingérence illégale » dans le projet de rachat d’US Steel par le sidérurgiste nippon, ont-ils annoncé lundi 6 janvier.
Dans un communiqué commun, les deux groupes ont déclaré avoir déposé un recours devant une cour d’appel américaine pour contester le processus d’examen du rachat d’US Steel par Nippon Steel, estimant que le président Biden avait usé de son influence de façon indue à des fins politiques. Joe Biden a annoncé vendredi qu’il bloquait cette acquisition à 14,9 milliards de dollars, estimant qu’elle poserait des « risques » pour la sécurité nationale.
Un nouvel examen du projet de fusion réclamé
Avec cette décision, le président Biden « a ignoré l’Etat de droit pour gagner les faveurs » des syndicats américains des industries de l’aciérie et « soutenir son programme politique », accusent les deux groupes dans leur communiqué. En outre, le comité en charge des investissements étrangers aux Etats-Unis n’a pas mené son processus d’examen réglementaire « de bonne foi », poursuivent-ils. Les sidérurgistes réclament à la justice d’ordonner un nouvel examen du projet de fusion.
Lundi, le premier ministre japonais, Shigeru Ishiba, a de son côté demandé à Washington d’expliciter les risques pour la « sécurité nationale » qui l’ont conduit à rejeter cette acquisition, afin de « dissiper l’inquiétude » des industriels nippons pour leurs investissements.
L’opération s’est retrouvée au cœur de la campagne présidentielle aux Etats-Unis cet automne, car elle concerne au premier chef la Pennsylvanie, Etat stratégique sur le plan électoral et berceau de l’aciérie américaine. Des groupes d’entreprises japonais et américains avaient exhorté les autorités américaines, mi-septembre, à ne pas succomber aux pressions politiques lors de l’examen du projet d’acquisition d’US Steel.