L’aéroport de Stansted, au nord-est de Londres, n’a jamais eu la prétention de rivaliser avec le géant Heathrow. Il est pourtant emblématique à plus d’un titre. Le projet, lancé au début des années 1980 et terminé dix ans plus tard, témoigne d’une rupture majeure dans la conception d’un terminal aéroportuaire. Il est aussi le premier de l’architecte Norman Foster. Récompensé par la plus haute distinction de la profession, le prix Pritzker en 1999, le designer du viaduc de Millau (Aveyron), du métro de Bilbao (Espagne), du port de Rotterdam (Pays-Bas), a entamé avec Stansted la réalisation d’une longue série d’aéroports.
Du Golfe à l’Asie, les projets du Britannique, né en 1935, sont souvent pharaoniques et considérés comme de véritables chefs-d’œuvre architecturaux. « C’est surtout lui qui a inventé le concept de hub », avance Frédéric Migayrou, directeur adjoint du Musée national d’art moderne du Centre Pompidou, qui a organisé en 2023 une rétrospective de l’œuvre de Norman Foster.
A Stansted, Foster va avoir l’idée de séparer les arrivées et les départs, sur deux niveaux, pour mieux gérer les flux et favoriser l’embarquement du passager en partance. Dans le hall des départs, les plafonds vont s’envoler, le toit devenir transparent, ouvert sur le ciel. « Il va aussi privilégier les connexions en intégrant dans son projet métro, gare et accès routier. Une vraie réflexion d’urbaniste, en rupture avec ce qui se faisait dans le monde de l’aérien », explique Frédéric Migayrou, titulaire d’une chaire d’architecture à l’University College of London.
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