Ce billet est extrait de la newsletter hebdomadaire « Darons Daronnes » sur la parentalité, qui est envoyée tous les mercredis à 18 heures. Vous pouvez vous inscrire gratuitement à cette newsletter en suivant ce lien.
Devenir parent, qu’on le veuille ou non, c’est entrer en daronie. On peut bien porter des jeans cargo et écouter Bande organisée, on est condamné à passer de l’autre côté du miroir. Un jour, on se retrouve à notre corps défendant à marmonner que « c’était mieux avant ».
Prenons la langue française. J’étais en train de zoner sur Instagram lorsque cela m’est tombé dessus. Une vidéo publiée par le compte génial des archives de l’INA montre le collectif NTM en 1990. JoeyStarr, 22 ans, justifie le choix du nom du groupe, abréviation de « nique ta mère ». « Y a quand même des gens qui le prennent au premier degré, c’est regrettable. On s’amuse tout en étant productifs », dit-il, un immense sourire aux lèvres.
La première chose qui m’est venue à l’esprit, en regardant cet extrait, c’est : « Waouh, il s’exprimait bien ! » Pour me conforter dans ce constat élaboré, je suis allée voir les commentaires, une garantie d’élévation intellectuelle. Numéro un : « A cette époque, même dans les “ghettos”, l’expression française était articulée. » Viennent ensuite : « C’est hyperdrôle, parce qu’ils parlent tous nickel, on est loin du degré d’ignorance des rappeurs de nos jours. » Ou encore : « Les mecs, c’étaient des littéraires. Maintenant, on a droit à des horreurs, des illettrés, des ânes. »
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