Première puissance agricole d’Europe, la France y représente le deuxième pays le plus consommateur de pesticides après l’Espagne, avec environ 70 000 tonnes de substances achetées en moyenne chaque année.
Ce modèle repose sur une agriculture intensifiée par des décennies de politiques publiques favorisant le rendement au détriment de la santé publique et de l’environnement. Loin de culpabiliser les agriculteurs, piégés par ce système, nous interpellons ici l’Etat, qui a la responsabilité de réorienter ces pratiques.
Il est urgent d’agir face à une triple crise sanitaire, écologique et économique, alors que les reculs se font de plus en plus nombreux. La proposition de loi Duplomb, votée le 27 janvier au Sénat et examinée à l’Assemblée fin mai, promeut ainsi l’affaiblissement de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSES) et la réautorisation des néonicotinoïdes. Pourtant, ces mesures sont loin de faire l’unanimité : dans un récent sondage, 83 % des Français souhaitent maintenir l’interdiction des néonicotinoïdes et 66 % veulent préserver les compétences de l’ANSES.
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