Ces derniers temps, je suis en proie à un feu nourri de violents maux de tête. Bien sûr, ce n’est qu’un problème physique – une névralgie du trijumeau, pour être précis. Mais je suis obligé de me demander aussi si ce n’est pas simplement mon corps qui essaie de réagir à l’attaque féroce qui frappe tous nos sens depuis deux mois. Le monde va, le corps répond. Je suis incapable d’expliquer pourquoi cela se passe dans un pays que j’ai toujours aimé et exécré dans des proportions variables. Que se passe-t-il ? Peut-être que toutes les métaphores conviennent. Un pays commotionné. Un empire qui se délite. Un asile de fous aux portes grandes ouvertes. C’est tout ça, oui, mais c’est plus que ça.
La première fois, l’administration Trump avait un aspect divertissant, burlesque. Vous sortiez de votre lit pour voir quelle allait être la nouvelle ânerie du jour. Aujourd’hui, vous sortez de votre lit et vous vous retrouvez face à une nouvelle horreur. Un énième crime contre la morale et l’humanité.
Les Etats-Unis sont un pays qui a reçu un coup derrière la tête. Une moitié de sa population a l’air de penser que c’était nécessaire. Elle réagit comme si elle n’avait rien senti : d’ailleurs, elle s’en félicite. L’autre moitié se demande comment elle va trouver un espace où elle pourra inventer une forme de résistance.
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