Le nouveau Nutri-Score, une étiquette qui attribue aux aliments une note concernant leur valeur nutritionnelle selon un code couleur allant du vert foncé (A) à l’orange foncé (E), n’a « jamais été aussi proche d’une mise en œuvre », a estimé jeudi 13 mars le directeur général de la santé, « certain que, dans les prochains jours, les positions seront alignées » dans le gouvernement, où la ministre de l’agriculture avait exprimé des critiques.
« Le Nutri-Score est une innovation française qui a été portée par l’Inserm, qui est un vrai outil de santé publique, plébiscité par les Français et influençant les choix d’achat, et on ne peut pas faire comme si le surpoids et l’obésité n’étaient pas un problème de santé publique », a souligné le docteur Grégory Emery devant l’Association des journalistes de l’information sociale (AJIS).
S’il a « vu, comme tout le monde, qu’il y avait des positions la semaine dernière qui n’allaient pas totalement dans [ce sens] » au sein du gouvernement, il est « certain que, dans les prochains jours, les positions seront alignées parce que la santé publique fait partie des priorités du premier ministre ». Etant donné cependant « ce que nous disent ceux qui ne sont pas favorables au Nutri-Score », notamment « la filière laitière », il juge qu’« on doit progresser encore sur ce qu’est et ce que n’est pas le Nutri-Score, et peut-être revenir à des politiques nutritionnelles plus claires pour tout le monde ».
Le Nutri-Score face aux critiques
« Quand je fais mes courses dans un supermarché et que j’ai 20 produits, si j’ai 20 produits avec un Nutri-Score D ou E, je dois me poser des questions. Si j’ai dans mon panier 18 produits A, B, C et 2 produits D et E, comme des bonbons − je ne recommande pas de manger des bonbons, mais parfois on a le droit de se faire plaisir −, je sais quelle est la finalité de ces produits », a exposé le directeur général de la santé.
Il ne s’agit pas de « comparer des produits pas comparables, comme des fromages avec des céréales ou avec une pomme (…), car le Nutri-Score est à l’intérieur d’une catégorie », selon lui. « Il faut le Nutri-Score, et le plus possible (…), et il faut revenir aux équilibres nutritionnels, sur les fruits et légumes, sur les produits laitiers. Il faut arriver à articuler les deux », a résumé Grégory Emery.
Questionné sur un retard d’un an environ de l’instauration du nouveau Nutri-Score, il a invoqué l’instabilité politique, avec « six mois pendant lesquels aucune décision à caractère politique n’a pu être prise ». « Mais on n’a jamais été aussi proche maintenant [du moment où] ce nouvel algorithme [sera mis] en œuvre », a-t-il glissé.