La rondeur et le ton mesuré d’Emmanuel Tjibaou, président de l’Union calédonienne (UC), avaient presque fait oublier la réalité du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS) nouvelle version. Il y a à peine un an, au congrès de Koumac fin août 2024, dans une Nouvelle-Calédonie encore sidérée par l’explosion de violences sans précédent du 13 mai 2024, le FLNKS prenait un virage radical, en ouvrant la porte aux « nationalistes ». Ces petits mouvements, à la ligne dure, étaient jusque-là associés au front sans y être intégrés.
La Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT) entrait également dans les rangs du FLNKS en se voyant reconnaître le statut d’« outil de mobilisation politique ». Ultime geste destiné à réconcilier le FLNKS – accusé depuis des années de s’être éloigné de la réalité du terrain – avec la jeunesse mobilisée sur les barrages : la nomination du leader de la CCAT, Christian Tein, comme président du mouvement, qui n’avait plus de leader officiel depuis 2001.
Une radicalité que la désignation du député Emmanuel Tjibaou, novice en politique, à la tête de la délégation chargée des discussions avec l’Etat avait un peu occultée et qui est réapparue au grand jour avec le rejet de l’accord de Bougival (Yvelines) du 12 juillet. A la table du bureau politique qui a officialisé la nouvelle, mercredi, aucun des membres de l’UC ayant fait partie de l’équipe de discussions, et encore moins de représentant du Parti de libération kanak (Palika) et de l’Union progressiste en Mélanésie (UPM).
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