« La confiance en l’Etat est clairement entamée. » Le ton s’est durci quand Emmanuel Tjibaou reprend la parole dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale, mardi 28 octobre, après l’échec d’une motion de rejet de son groupe, Gauche démocrate et républicaine (GDR), sur le report des élections provinciales en Nouvelle-Calédonie.
Le député indépendantiste ne critique pas seulement, pour la énième fois, le « passage en force » du gouvernement sur le sujet, tel que dénoncé par les « insoumis », les écologistes et les communistes. La loi organique reportant ce scrutin essentiel pour le territoire à la finde juin 2026 au plus tard, validée en commission mixte paritaire lundi, a été votée avec un score peu consensuel de 279 voix contre 247. Le Sénat devait l’adopter mercredi 29 octobre.
Objectif affiché de ce troisième report depuis les violences insurrectionnelles de mai 2024 qui ont plongé la Nouvelle-Calédonie dans la crise : donner le temps aux indépendantistes et non-indépendantistes de mettre en œuvre le projet d’accord de Bougival qui, le 12 juillet, a créé un Etat de la Nouvelle-Calédonie. Mais il a, depuis, été rejeté par le Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS) et l’Union calédonienne, pour qui il n’y a « pas d’accord de Bougival ». Afin de les convaincre de poursuivre la négociation, le titre de la loi organique a été modifié pour ne plus mentionner Bougival : le report s’opère « en vue d’un accord consensuel sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie ».
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