Pour avoir réussi là où tous ses prédécesseurs chargés du dossier ont échoué depuis 2021, le ministre des outre-mer, Manuel Valls, a évité l’autosatisfaction : « Cela n’est qu’une étape. (…) Il y a eu une dynamique, cela ne veut pas dire que c’est réglé. Il reste beaucoup de travail », a-t-il résumé, samedi 1er mars en début de soirée à Nouméa, à l’issue de huit jours de discussions sur l’avenir de la Nouvelle-Calédonie au cours desquels tous les partis politiques se sont – enfin – assis autour d’une même table avec l’Etat. Neuf mois après l’insurrection du 13 mai 2024, dans une atmosphère de radicalité exacerbée du débat calédonien, c’était inespéré.
Cette séquence a été menée « dans un climat d’écoute, plutôt apaisé, même si cela semble difficile à croire », a affirmé le ministre devant la presse. Il n’a pas été démenti par ses partenaires sur ce point durant la semaine. Eric Thiers, le conseiller spécial du premier ministre, François Bayrou, qui copilote la discussion, retient « la gravité, la responsabilité et la volonté » de tous d’avancer.
Un document de travail a été remis en bout de course aux six délégations indépendantistes et aux non-indépendantistes. Sur les sujets en cause – le lien avec la France, la citoyenneté calédonienne et la gouvernance du territoire – ces « orientations du gouvernement » posent les hypothèses basses et hautes entre lesquelles devra éclore le futur « compromis politique » sur une souveraineté redéfinie. Chacun y travaillera (y compris l’Etat sur le plan technique), avant de se retrouver pour attaquer le plus dur, la négociation proprement dite. M. Valls reviendra à Nouméa « dans deux à trois semaines ».
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