Rafaël Grossi pèse chacun de ses mots. Mais ce lundi 9 juin, les griefs à l’encontre de l’Iran et de ses activités suspectes d’enrichissement d’uranium sont si lourds que le directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) ne peut masquer la tension qui plane à Vienne. Le dernier rapport de l’AIEA parle de lui-même. Accablant. « L’Agence ne peut ignorer le stockage de plus de 400 kilos d’uranium hautement enrichi », dénonce M. Grossi devant les gouverneurs des trente-cinq pays de l’AIEA réunis en conseil, appelant l’Iran « à coopérer pleinement et efficacement » avec son organisation. « Nous n’avons pas reçu les éléments pour dire : “Tout est en ordre” », avait-il expliqué lors d’une conférence de presse dans la matinée.
Après avoir écouté le directeur et épluché ses rapports, le conseil des gouverneurs devrait adopter, a priori mercredi 11 juin, une résolution condamnant les multiples violations par l’Iran du traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), ainsi que le non-respect des engagements pris il y a dix ans pour encadrer son programme nucléaire. Selon différentes sources diplomatiques, il est clair que l’Iran « triche », ne respectant pas l’accord signé en 2015, le Plan d’action global commun (JCPoA en anglais), dénoncé unilatéralement par Donald Trump en 2018. Téhéran continue d’augmenter sa production d’uranium enrichi sans pouvoir rassurer la communauté internationale sur ses fins civiles et pacifiques, jugent les experts.
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