Un « point d’étape » sur la construction des six nouveaux EPR2 est à l’ordre du jour du prochain conseil de politique nucléaire, prévu lundi 17 mars autour d’Emmanuel Macron. Le président en profitera-t-il pour parler ciment et granulats ? Selon des enquêtes de Reporterre et de Mediapart publiées vendredi 14 mars, le béton destiné à la construction des deux réacteurs du site de Penly, en Seine-Maritime, n’est pas conforme à ce qui était prévu par EDF. Alertée, l’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection (ASNR) demande à l’exploitant d’expliquer comment il va garantir la qualité du produit.
Le chantier de Penly démarre en 2024 : c’est sur le site de la centrale normande, en bord de mer, que les premiers EPR2, annoncés par Emmanuel Macron dans le cadre de la relance du programme nucléaire, doivent voir le jour à l’horizon 2035-2037. Il s’agit à ce stade de travaux préparatoires : EDF précise qu’une « extension de la plateforme en mer existante doit être construite » et que « la digue de cette extension sera recouverte par 15 000 blocs cubiques en béton ».
Eiffage Génie civil (une filiale du groupe Eiffage) et la société Béton solutions mobiles sont en charge des travaux de génie civil. Pour fabriquer du béton, ils ont notamment besoin de ciment et de granulats : l’entreprise Graves de mer, située à Dieppe (Seine-Maritime), est retenue pour fournir ces fragments de roches marins. Ses granulats sont toutefois classés « potentiellement réactifs à effet de pessimum », ce qui signifie qu’ils peuvent être à l’origine d’une réaction alcali-granulat, notamment au contact de l’eau. Ce phénomène, connu de longue date, peut amener le béton à gonfler puis à se craqueler au bout d’un certain nombre d’années.
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