A force d’évoquer le programme du « nouveau nucléaire français » et la perspective d’au moins six réacteurs à bâtir dans l’Hexagone, on en oublierait presque les dossiers d’EDF au Royaume-Uni. Outre-Manche, le groupe public français exploite neuf réacteurs en activité, mais il est aussi en train d’en construire deux nouveaux (ceux d’Hinkley Point C, qu’il finance majoritairement, depuis le premier béton de 2018)… et, après des années d’incertitude, il s’apprête à lancer encore un chantier pour deux autres réacteurs : ceux du projet Sizewell C, pour lesquels le gouvernement britannique est désormais l’actionnaire majoritaire.
Mardi 10 juin, Downing Street a promis d’investir 11,5 milliards de livres sterling supplémentaires (environ 13,6 milliards d’euros) d’ici à 2030, ce qui portera à 17,8 milliards de livres sterling son soutien depuis 2022. La décision finale d’investissement est attendue pour l’été, préalable à tout lancement de chantier.
Cette forte implication du premier ministre travailliste Keir Starmer conforte EDF dans son intention de construire les deux réacteurs de Sizewell C, projet dont le groupe public français ne détient plus qu’une part minoritaire (16 % en 2024, contre 80 % initialement). Pour le moment, l’entreprise a déjà investi plus de 650 millions d’euros, notamment pour des travaux d’ingénierie. Une somme versée essentiellement avant novembre 2022, c’est-à-dire avant l’arrivée du gouvernement britannique, alors dirigé par le conservateur Rishi Sunak, à la place du chinois CGN. Contacté, l’exécutif confirme à présent chercher encore de nouveaux actionnaires pour élargir le tour de table.
Il vous reste 54.38% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.