- À l’occasion d’Octobre rose, des vétérinaires lancent un cri d’alarme.
- Nos animaux de compagnie subissent également la foudre du cancer mammaire et la majorité n’en réchappe pas.
- La stérilisation précoce reste le moyen le plus efficace de prévention.
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Animaux de compagnie
En 2025, l’initiative Octobre rose fête son 32e anniversaire. L’événement, organisé à l’aide de l’Institut national du cancer et symbolisé par le ruban rose, vise à sensibiliser le grand public au dépistage du cancer du sein. Cette tumeur reste le cancer le plus fréquent chez les femmes en France et constitue la principale cause de mortalité.
À cette occasion, le 3115 Urgences Vétérinaires rappelle que le cancer mammaire ravage aussi de nombreuses vies chez les animaux de compagnie, notamment chez les chiennes et les chattes non stérilisées. Il reste un cancer fréquent et agressif. Chez la chatte, par exemple, 95% des tumeurs mammaires deviennent cancéreuses. Elles en réchappent difficilement : elles survivent six mois seulement après la déclaration du cancer. Les tumeurs mammaires représentent environ la moitié de toutes les tumeurs diagnostiquées chez la chienne. La moitié d’entre elles se déclarent malignes.
Sylvain Ranson, vétérinaire urgentiste au 3115, précise que ces cancers évoluent rapidement. La chirurgie peut favoriser la guérison : elle consiste généralement en une exérèse complète de la chaîne mammaire. Mais il s’agit d’une « intervention lourde et délabrante pour la femelle. En cas de métastases, la chirurgie ne peut que très rarement sauver l’animal
. » De son côté, la chimiothérapie reste un traitement palliatif et très onéreux : en moyenne, le prix d’une séance varie entre 150 et 400 euros. Un traitement anticancéreux de trois mois avec plusieurs séances peut coûter entre 3.000 et 4.000 euros. À l’instar des traitements chez l’humain, la chimiothérapie tue également de nombreuses bonnes cellules et provoque de multiples effets indésirables (allergies, vomissements, problèmes cardiaques…).
Dépistage et prévention
« Nous voulons profiter d’Octobre rose pour rappeler que le dépistage et la prévention sauvent aussi des vies animales. Encore trop de propriétaires attendent, pensant qu’une petite boule n’est pas grave. Dans la majorité des cas chez la chatte, il s’agit pourtant de tumeurs cancéreuses, et la rapidité d’action change tout
« , prévient Sylvain Ranson. Pour les vétérinaires, la stérilisation précoce reste le moyen le plus efficace de prévention. Si vous la réalisez avant les premières chaleurs, elle réduit quasiment à zéro le risque de cancer mammaire chez la chatte, tandis que chez la chienne, l’intervention avant l’âge de deux ans diminue fortement le risque.
Si vous décidez de ne pas stériliser votre chienne ou votre chatte, palpez régulièrement les mamelles de votre animal. Ce toucher peut permettre de détecter précocement une masse suspecte. N’oubliez pas la visite annuelle chez le vétérinaire, « un passage indispensable pour un dépistage précoce
« . Si vous constatez la présence de ganglions lymphatiques gonflés (plus facilement détectables derrière la mâchoire ou derrière le genou), d’une masse ou d’une bosse qui grossit rapidement ou change de texture ou de forme, le gonflement ou la distension du ventre, une perte de poids chronique, des vomissements ou diarrhées répétées et inexpliquées, des saignements, des difficultés pour uriner, déféquer ou respirer, une mauvaise odeur orale ou une modification de mâcher la nourriture ou une fatigabilité, consultez immédiatement un vétérinaire.