- Depuis ce vendredi, les frappes israéliennes ont tué les trois plus hauts gradés du pays, ainsi qu’une vingtaine d’autres.
- Neuf scientifiques liés au programme nucléaire iranien ont également perdu la vie.
- Qui étaient ces divers responsables de haut rang ? Le point sur ce que l’on sait.
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Israël frappe massivement l’Iran, Téhéran riposte
Israël a frappé de nouveau l’Iran, pour la quatrième journée de son offensive sans précédent (nouvelle fenêtre), commencée le 13 juin. Des centaines de cibles militaires, nucléaires, pétrolières et gazières ont été touchées. Si ces bombardements ont fait entre 224 et 406 morts civils, selon différentes sources, plusieurs hauts responsables militaires et scientifiques liés au programme nucléaire ont été tués.
Leurs portraits géants ont été installés sur une place de Téhéran. Le général Hossein Salami était le chef des Gardiens de la révolution, et le général Amirali Hadjizadeh commandait la force aérospatiale de cette armée idéologique de la République islamique. Le général Mohammed Bagheri était, quant à lui, le chef d’état-major de l’armée iranienne. Ces trois hommes qui posent en uniforme, dans les rues quasi désertées de la capitale, étaient les plus hauts gradés d’Iran, et ont tous trois été tués au cours des premières frappes.
En poste depuis 2016, le général Mohammad Bagheri travaillait directement sous l’autorité du guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, ultime décisionnaire en Iran et commandant en chef des forces armées. Né en juin 1960, Bagheri avait autorité à la fois sur l’armée nationale, les forces de sécurité et surtout les Gardiens de la Révolution. Il apparaissait régulièrement en uniforme à la télévision, notamment pour inaugurer des bases militaires souterraines, et a joué un rôle clé pour développer le programme balistique iranien. « L’ennemi sioniste devrait savoir qu’il approche de la fin de sa misérable vie »
, avait affirmé le général Bagheri, qualifiant alors Israël de « tumeur cancéreuse »
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Nous ouvrirons les portes de l’enfer pour vous
Nous ouvrirons les portes de l’enfer pour vous
Hossein Salami, chef du Corps des Gardiens de la Révolution islamique
Hossein Salami, chef du Corps des Gardiens de la Révolution islamique, était connu pour ses diatribes contre Israël et son allié américain. « Si vous commettez la moindre erreur, nous ouvrirons les portes de l’enfer pour vous »
, mettait-il récemment en garde, en allusion à toute possible attaque. Barbe blanche et crâne dégarni, il avait été mis en scène par la télévision d’État iranienne ordonnant à ses forces de lancer l’opération contre Israël, lors de l’attaque iranienne de drones et missiles en avril 2024 contre le territoire israélien. Né, lui aussi, en 1960, et combattant durant la guerre Iran-Irak (1980-1988), Hossein Salami s’était engagé avec les Gardiens de la Révolution au début du conflit.
Né en 1961 à Téhéran, Amirali Hajizadeh présidait la Force aérospatiale des Gardiens de la révolution depuis sa création en 2009. Il avait été le cerveau l’an dernier des deux attaques lancées par l’Iran contre le territoire israélien. Il s’était fait remarquer en 2023 en affirmant que l’Iran cherchait toujours à « tuer »
des responsables américains, notamment Donald Trump.
Iran : qui sont les Gardiens de la révolution ?Source : TF1 Info
La télévision d’État iranienne a également rapporté samedi la mort du général Gholamreza Mehrabi, adjoint au renseignement de l’état-major des forces armées, et du général Mehdi Rabbani, adjoint aux opérations. De son côté, l’armée israélienne affirme avoir tué plus de vingt commandants dans la haute hiérarchie militaire, en frappant notamment le quartier général des Gardiens de la Révolution, et des immeubles dans lesquels résidaient des responsables.
Ce dimanche, c’est la mort du chef du renseignement des Gardiens de la Révolution qui a été annoncée par l’agence de presse officielle Irna. Mohammad Kazemi a été tué dimanche avec deux autres officiers par une frappe israélienne. En 2023, il avait accusé plusieurs pays occidentaux, et notamment la France, d’avoir organisé le mouvement de contestation né à la suite de la mort de Mahsa Amini l’année précédente. La cérémonie de funérailles, prévue ce mardi 17 juin pour dirigeants des Gardiens de la révolution tués dans les frappes israéliennes, a finalement été annulée.
Au moins neuf scientifiques liés au programme nucléaire iranien ont également été tués. Parmi eux, l’agence de presse iranienne Tasnim cite Fereydoun Abbasi, qui a dirigé par le passé l’Organisation iranienne de l’énergie atomique (OIEA), et Mohammad Mehdi Tehranchi, physicien et président de l’université islamique Azad en Iran. Ce dernier a été tué lors d’une frappe directe sur son appartement, dans un immeuble résidentiel de Téhéran, rapporte le quotidien Le Monde.