Même s’il peine quelque peu à trouver de la visibilité – absence de diffuseur oblige –, le championnat de France masculin de football n’est pas encore un cimetière des éléphants, où les majestueux mammifères se cachent pour finir leur existence. En revanche, la Ligue 1 commence à ressembler au rendez-vous des champions du monde 2018. Trois jours après que l’AS Monaco a annoncé avoir recruté le milieu de terrain Paul Pogba, le Lille Olympique Sporting Club (LOSC) accueille à son tour l’un des anciens Bleus sacrés lors du Mondial en Russie. Meilleur buteur de l’histoire des Bleus, Olivier Giroud, s’est engagé, mardi 1er juillet, avec le club nordiste.
Après ses adieux à la sélection à l’issue de l’Euro 2024, l’attaquant de 38 ans avait quitté l’AC Milan et la Serie A italienne pour ce qui semblait être une dernière danse au Los Angeles FC, dans le modeste championnat américain, la Major League Soccer (MLS). Mais l’homme aux 57 buts en 137 sélections en voulait encore, et effectue son retour dans le championnat de France, treize ans après son départ.
« Je suis très content et excité de revenir en France, à la maison, a déclaré Olivier Giroud, dans le communiqué mis en ligne par le club. Quand [le président du LOSC] m’a appelé pour me proposer ce challenge, ça a été clair et limpide pour moi. Ça a pris tout son sens de retrouver la Ligue 1 treize ans après l’avoir quittée. » La dernière fois que le nouveau numéro 9 lillois a arpenté les pelouses de Ligue 1, le joueur formé au FC Grenoble et s’étant illustré à Tours (en Ligue 2) évoluait sous le maillot du Montpellier HSC, sacré champion de France en 2011-2012. Olivier Giroud avait également terminé la saison meilleur buteur du championnat (21 réalisations).
Un « symbole » de l’attractivité du LOSC et de la Ligue 1
Après avoir fait les beaux jours d’Arsenal, en Premier League anglaise – 105 buts en cinq saisons, et notamment trois fois lauréat du prix Puskas de la Fédération internationale (FIFA), décerné à l’auteur du plus beau but de la saison –, l’attaquant, sacré champion du monde avec l’équipe de France à l’été 2018, reste à Londres, mais dans le club rival de Chelsea. Là, il ajoute à son armoire à trophées la Ligue Europa (2020) puis la Ligue des champions (2021), avant de rallier l’Italie. Avec l’AC Milan, il remporte le Scudetto dès sa première saison (2022), et – chose rare pour un buteur – est élu une fois meilleur gardien de la semaine en octobre 2023, après avoir remplacé au pied levé un partenaire expulsé.
Sa virée américaine, où il a retrouvé son compère des Bleus Hugo Lloris au Los Angeles FC (LAFC), n’ayant pas été une franche réussite (5 buts en 37 rencontres), Olivier Giroud a donc choisi le retour aux sources, en France. « J’espère que je pourrai être utile à l’équipe, un leader et quelqu’un qui met du liant sur le terrain et en dehors avec les jeunes », a détaillé le buteur dimanche, au sortir de son ultime rencontre sous le maillot angeleno. A Lille, le vétéran découvrira un vestiaire à la moyenne d’âge avoisinant les 25 ans.
« Ses nombreuses qualités de buteur, son expérience du très haut niveau, mais également son état d’esprit et son humilité font de lui un profil précieux dans notre effectif », met en avant Olivier Létang, le président lillois, dans le communiqué du club. Si l’attaquant français ne devrait pas être, à 38 ans, la pierre angulaire de l’attaque du récent huitième de finaliste de la Ligue des champions – orphelin du buteur canadien Jonathan David -, et assume ce rôle de cadre du vestiaire, le dirigeant nordiste, qui voit dans ce « retour en Ligue 1 d’un champion du monde et légende de l’équipe de France » un symbole « quant à l’attractivité du LOSC » et de la Ligue 1.
S’il n’est pas sûr de briller pour son retour en L1, à 38 ans, Olivier Giroud, longtemps mal-aimé mais désormais adoubé par le public français, aura l’occasion de s’offrir une dernière tournée sur les pelouses de l’Hexagone.
