Les cocktails sentent bon l’été, et de plus en plus de bars en proposent.
Saviez-vous que la majorité d’entre eux viennent de Cuba.
On y trouve d’ailleurs les plus anciens barmen au monde.
Le JT de TF1 est allé à leur rencontre.
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Le 13H
Mojito, Daïquiri, Cuba libre, Presidente… Moins connu que les cigares, les cocktails sont l’autre grande spécialité de Cuba. Au point qu’à La Havane, les touristes viennent en pèlerinage. Car l’histoire de ces mélanges alcoolisés s’écrit dans ses rues colorées. José Rafa Malén en est la mémoire vivante. Cette figure locale très respectée préside le très sérieux club des barmans de Cuba. « La prohibition, ça a été le grand départ de l’art du cocktail cubain », explique-t-il dans le reportage ci-dessus.
Un rhum produit à partir de 1862
Il y a cent ans, Cuba devient en effet un refuge pour des centaines de barmans américains. « Nous, on a appris des cocktails nord-américains et eux, les nôtres. On appelait La Havane, le Paris des Amériques. On y buvait à partir de 10 heures du soir, c’est là que commençait vraiment la journée », poursuit José Rafa Malén. Suivons-le au Floridita, une adresse emblématique. Jusqu’en 1960, l’écrivain Ernest Hemingway y avait ses habitudes. Aujourd’hui, on y vient pour le Mojito. José Rafa Malén confie un de ses secrets de fabrication : « On travaille toujours avec la pointe de la cuillère. On écrase seulement la tige de la menthe, pas les feuilles », prévient-il. Son grand frère, le Daïquiri est à base de rhum, sucre de canne et citron. « C’est notre cocktail national », lance-t-il.
À l’origine de ce foisonnement créatif, on trouve la canne à sucre, une matière première qui coule à flot sur cette île des Caraïbes. « Avec, vous faites non seulement du sucre, mais aussi de la mélasse et à partir de là, du rhum », détaille Tanai Prieto Roza, historienne et guide au musée du rhum « Havana Club ». Un rhum léger produit à partir de 1862 grâce à des moulins à sucre perfectionnés au fil des décennies. « Ça fonctionne par traction animale. On mettait la canne à sucre entre les roues pour obtenir du jus de canne à sucre », dévoile-t-elle.
L’art du cocktail cubain est donc un patrimoine et un folklore, aussi important que notre gastronomie française. « Les gens pensent que notre jonglage est récent, mais ça existe depuis plus de 150 ans », assure Robin Zayas Fernandez, professeur de flair au club cantineros de Cuba. Et pour être certifié cantinero, autrement dit un vrai barman, il faut trois ans de patience, d’apprentissage des recettes et de la dextérité.
Mais à Cuba, s’offrir un cocktail au bar est un plaisir malheureusement réservé aujourd’hui aux touristes, car c’est inabordable pour la plupart des Cubains, frappés par une crise économique sans précédent depuis 2019.