La peau est capable de déclencher une réponse immunitaire et produire des anticorps.
Cette découverte ouvre la voie à une alternative aux injections vaccinales.
Dans « Bonjour ! La Matinale TF1 », le docteur Vincent Valinducq nous parle des vaccins cutanés et en spray.
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Bonjour ! La Matinale TF1
La trypanophobie est la peur panique, intense et irrationnelle des aiguilles. Problème, pour se faire vacciner, il faut passer par la fameuse piqûre. C’est un passage obligé, mais une découverte récente démontre qu’il pourrait être possible de vacciner d’une autre manière sans passer par les aiguilles. Les explications du docteur Vincent Valinducq dans « Bonjour ! La Matinale TF1 ».
Crème, patch… les vaccins cutanés intéressent les chercheurs
La peau est un organe sous-estimé et pourtant fascinant. L’Institut Pasteur rapporte ainsi que « des chercheurs ont découvert que la peau est colonisée par une bactérie inoffensive, Staphylococcus epidermidis, qui est présente sur la peau de presque toutes les personnes. Cette bactérie a la capacité de déclencher une réponse immunitaire forte, ce qui conduit à la production d’anticorps qui peuvent prévenir les infections« . Cela signifie que la peau, lorsqu’elle est agressée par un virus ou une bactérie, est capable de fabriquer des anticorps et une forme d’immunité. Cette découverte ouvrirait la voie à de nouvelles formes de vaccin, comme un vaccin sous forme de crème. « On irait l’appliquer sur la peau, déclencher une réponse immunitaire et vous serez là protégé« , indique le docteur Vincent Valinducq. Aujourd’hui, il y a un pansement qui est en cours de développement. Composé de micro-aiguilles, très petites et non douloureuses, il s’applique sur la peau et pourrait « être utilisé dans le vaccin contre la grippe ». Le docteur précise : « les chercheurs et ceux qui développent le produit mettent en avant que ça permettrait une meilleure conservation au niveau de la température ». De plus, ce vaccin pourrait aussi être diffusé dans les pays en voie de développement « parce qu’en réalité, il n’y a pas besoin d’avoir de professionnels de santé, médecins, infirmiers ou éventuellement pharmaciens pour faire l’injection ».
La possibilité de vaccins cutanés en est toujours à ses balbutiements. Les chercheurs de l’université de Stanford, à l’origine de la découverte sur le système immunitaire de la peau, ont pour l’instant basé leurs observations sur des souris de laboratoire et travaillent sur un vaccin pour les primates. Des essais cliniques devraient être réalisés aux alentours de 2028.
Quid du vaccin en spray ?
Une autre voie intéresse les chercheurs : le nez. En effet, pendant le Covid, nous avons déjà entendu parler du spray nasal. Ce spray est aussi en cours de développement. Le « CHRU de Tours et la start-up, Lovaltech sont en train de lancer leur premier essai clinique« , explique Vincent Valinducq. « Au-delà de définir la dose et la tolérance de ce vaccin, on pourra ensuite vérifier si le vaccin nasal est plus efficace que le vaccin que vous connaissez avec l’injection« , ajoute-t-il. Les chercheurs partent de l’hypothèse que le spray au niveau nasal permettrait de produire des anticorps très localisés. Quand le Covid ou le coronavirus arriverait au niveau du nez, il serait déjà en contact immédiat avec les anticorps pour protéger. « On est vraiment sur le tout début, mais c’est quand même une excellente nouvelle« .