L’ancien président des Philippines Rodrigo Duterte a été remis à la Cour pénale internationale ce mercredi.
Il est soupçonné de crime contre l’humanité pour sa guerre meurtrière contre la drogue.
Personnage haut en couleur, il est fait connaître pour ses déclarations chocs et ses actions musclées.
Il n’a pas hésité à traiter les enquêteurs de « fils de p*** ». L’ancien président des Philippines Rodrigo Duterte a été remis, mercredi 12 mars, à la Cour pénale internationale (CPI), qui avait émis un mandat d’arrêt contre lui. Elle le soupçonne de crime contre l’humanité pour sa guerre meurtrière contre la drogue.
L’ancien dirigeant de 79 ans a dit assumer « ses responsabilités » en s’engageant à protéger la police et l’armée lors de son arrivée aux Pays-Bas. « Ce sera une longue procédure judiciaire, mais je vous dis que je continuerai à servir le pays et qu’il en soit ainsi », a ajouté le premier ancien chef d’État asiatique à être inculpé par la CPI.
Des insultes au pape et des histoires graveleuses
Surnommé « le Donald Trump philippin », Rodrigo Duterte est un personnage « haut en couleur », comme l’avait résumé l’ancien président Barack Obama, à qui il avait conseillé « d’aller en enfer ». Clamant haut et fort que sa « spécialité » était de tuer « les fils de p*** de trafiquants » – son juron préféré, aussi utilisé pour qualifier le pape François, l’ambassadeur américain aux Philippines ou encore l’ONU – Rodrigo Duterte n’avait pas hésité à demander à la police d’abattre toute personne récalcitrante au confinement durant le Covid. Il avait également provoqué un tollé en racontant comment, adolescent, il aurait infligé des attouchements à sa domestique.
Oubliez les droits de l’homme, si je deviens président, ça va saigner
Oubliez les droits de l’homme, si je deviens président, ça va saigner
Rodrigo Duterte
Malgré ses nombreuses sorties de route, l’ancien président reste un homme extrêmement populaire pour de nombreuses personnes aux Philippines qui ont soutenu ses solutions rapides à la criminalité. Né le 28 mars 1945 à Maasin, il a commencé sa carrière comme avocat. Il travaille au bureau du procureur de la ville de Davao, dans le sud des Philippines, entre 1977 et 1986.
Avant d’être élu à la présidence de l’archipel, en mai 2016, il a dirigé pendant vingt ans la mairie de Davao. La ville serait passée, selon lui, du statut de « capitale du crime » à « la ville la plus sûre du monde ». Devenu président, sa popularité s’envole et il recueille 76% d’opinions favorables.
À l’image de Donald Trump ou Javier Milei, Rodrigo Duterte bouscule l’ordre établi et séduit les classes populaires. Tout comme le président américain et son homologue argentin, ce fan de Vladimir Poutine est connu pour son franc-parler, sa démagogie et ses discours ponctués de grossièretés. Quel que soit le sujet, il prend un malin plaisir à choquer. « Oubliez les droits de l’homme, si je deviens président, ça va saigner », avait-il déclaré pendant sa campagne électorale.
En 2021, il annonçait sa candidature à la vice-présidence des Philippines à l’issue de son mandat, la constitution n’autorisant qu’un seul mandat à la présidence. Avant de renoncer à ce poste qu’occupe actuellement sa fille Sara Dutertre. Restant une puissante force politique, il est en lice pour retrouver son poste de maire aux élections de mi-mandat, en mai.