- Les éboulements sont fréquents en montagne à cause de parois rocheuses fragilisées.
- Pour éviter les chutes de roches et les accidents en montagne, ces zones sont surveillées par des équipes spécialisées.
- Une équipe de TF1 les a rencontrés.
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Le 20H
Mercredi 20 août, un bloc de roche s’est détaché d’une falaise en Haute-Savoie, touchant le toit d’un véhicule qui circulait sur la route nationale 205. Un couple d’une vingtaine d’années, assis à l’arrière, est décédé sur le coup. Le conducteur et le passager avant ont été emmenés à l’hôpital. Les victimes, venues en vacances à la montagne, étaient originaires de la Somme. Est-il possible d’éviter ce genre de drame ? Une équipe de TF1 s’est rendue en Haute-Savoie pour rencontrer ceux qui nous protègent des éboulements.
Pour éviter les chutes de roches et les accidents, les zones fragilisées sont surveillées très régulièrement par des équipes spécialisées. Parfois, des chantiers titanesques sont nécessaires. À Cluses (Haute-Savoie), les travaux ont débuté il y a quelques mois pour créer un pare-bloc dans la falaise, une sorte de galerie en béton à flanc de montagne. « Sur ces zones-là, on n’arrivait plus à les sécuriser avec les méthodes traditionnelles. Le rocher passera par-dessus, il n’y aura plus de risque pour les usagers qui seront sous la galerie »,
explique Martial Saddier, président (LR) du Conseil département de Haute-Savoie, dans le reportage en tête de cet article. Il a fallu débourser 80 millions d’euros pour protéger 550 mètres de cette route départementale.
Filets de protection et systèmes d’alarme
À une cinquantaine de kilomètres, à Bioge (Haute-Savoie), un autre chantier est en cours sur cette route fermée depuis un an, avec cette fois l’installation de filets de protection. Ces dispositifs peuvent encaisser un bloc d’un mètre cube soit « deux tonnes, deux tonnes et demie, et un caillou qui partirait de 100 mètres de hauteur »
, avance Sébastien Gruffat, directeur des routes du département de la Haute-Savoie. « Une fois que l’opération sera finie, l’ensemble de la falaise sera couverte. On n’arrivera jamais au risque zéro, mais on fait le maximum »
, ajoute-t-il. Enfin, il est également possible de protéger les montagnes avec un système de surveillance. Derrière cette falaise, tout un flanc de montagne est sous capteur électronique vingt-quatre heures sur vingt-quatre, le tout relié à des systèmes d’alarme.
Malgré ces précautions, les chutes de roches sont fréquentes. Deux phénomènes expliquent ces éboulements. D’abord, l’eau qui s’infiltre dans les fissures et lorsqu’elle gèle, la roche se fragilise et éclate. Par ailleurs, les fortes variations de température qui génèrent des dilatations et des contractions.
Ces mécanismes s’accentuent avec le réchauffement climatique et diffèrent selon l’altitude. « Ça fragilise les montagnes en haute altitude. En moyenne altitude, on a des facteurs qui vont venir compenser ça. C’est-à-dire qu’on aura moins de période de gel, dégel, donc a priori, il y aura moins de chutes de blocs »
, rassure Bastien Colas, référent national sur les mouvements de terrain au bureau de recherches géologiques et minières (BRGM).« Au-dessus de 2.000 mètres, on est sûr qu’on va avoir une reconnaissance de phénomène d’éboulement rocheux. Mais au-dessus de 2000 mètres, en fait, il n’y a quasiment plus de route, ni d’enjeu, ni d’habitation »
, avance-t-il.
Ces éboulements peuvent intervenir en toute saison, même si de fortes pluies les accélèrent. Pour que le drame survenu en Haute-Savoie mercredi ne se reproduise pas, Jean-Marc Peillex, président (Divers Droite) de la communauté de communes, pays du Mont-Blanc, souhaite appliquer une solution drastique : fermer la route.