- De plus en plus de communes autorisent l’arrêt à la demande dans leurs bus de nuit.
- Le principe : permettre aux voyageurs de descendre entre deux arrêts, plus près de chez eux.
- Un dispositif encore mal connu mais qui séduit de plus en plus de Français.
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Le 13H
« Excusez-moi, est-ce que ça serait possible de s’arrêter entre les deux prochains arrêts ? »
La demande peut vous paraître surprenante, et pourtant elle est d’usage dans tous les bus de la métropole rennaise après 22h. Jeanne et Audrey prennent régulièrement le bus de nuit dans la commune d’Ille-et-Vilaine. Ce soir, elles font appel au service de descente à la demande (nouvelle fenêtre) pour se rendre chez une amie. Le chauffeur les dépose alors dans un endroit sécurisé au plus près de l’appartement où elles se rendent. « On va chez des copains, donc savoir qu’on peut s’arrêter plus proches de chez eux, ça nous rassure »,
témoignent les deux jeunes filles.
Toutes les lignes de bus du réseau de la métropole rennaise proposent ce service gratuit le soir. Pour en bénéficier, il faut simplement s’adresser au chauffeur. La descente s’effectue obligatoirement entre deux arrêts du trajet initial. Une solution proposée pour lutter contre le sentiment d’insécurité (nouvelle fenêtre). « C’est vrai que parfois, ça peut être un peu inquiétant quand on rentre chez soi toute seule »,
témoigne une passagère dans le reportage en tête de cet article. « On se sent un peu mis en sécurité, comme ça on peut rentrer directement chez nous sans pouvoir faire des mauvaises rencontres »,
assure une autre.
De plus en plus de voyageurs convaincus
Côté conducteurs, cette mission supplémentaire est bien accueillie. « Ça crée du lien, il y a des échanges. Avec certains, ça permet aussi d’expliquer notre métier
, raconte Boubou Diallo, conducteur de bus. Le trafic est assez fluide, on ne perd pas trop de temps à faire des descentes à la demande. Ça permet surtout de rendre service. Rendre service à tous les usagers ».
Et contrairement aux idées reçues, la moitié des demandes provient des hommes. « On peut rentrer plus vite entre les deux stations, ça nous rapproche de chez nous, c’est pratique pour tout le monde »,
assure un voyageur interrogé.
Ces arrêts à la demande après 22h existent dans plusieurs grandes villes de France comme à Paris ou à Lyon. À Rennes, elle reste encore peu connue et peu utilisée, mais elle semble en plein développement. « Entre 2021 et 2023, c’est un service qui était assez peu connu avec deux ou trois demandes chaque mois. Aujourd’hui, on est plutôt à une dizaine de demandes par mois »,
se félicite Matthieu Theurier, vice-président délégué à la mobilité et aux transports de Rennes métropole.
À noter qu’aucun quartier n’arrive en tête du nombre de demandes. Les usagers font appel au service aussi bien dans les quartiers tranquilles que dans ceux jugés plus en danger.









