- La municipalité a présenté ce jeudi un plan pour une meilleure gestion des eaux pluviales, tandis que Paris reste encore « à 75% imperméable ».
- Ces eaux sont rejetées et mélangées aux eaux usées dans les réseaux d’égouts parisiens : un surplus est alors rejeté dans la Seine pour éviter les débordements.
- Pour limiter ce phénomène, la mairie veut faire de la capitale une « ville éponge sur au moins 55% de son territoire » d’ici 25 ans.
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Devenir une « ville éponge »
pour rafraîchir l’air, végétaliser les espaces et cesser d’engorger les égouts. La mairie de Paris a présenté jeudi 7 août son nouveau plan de gestion des eaux pluviales (nouvelle fenêtre), qui vise à désimperméabiliser le maximum d’espaces de la capitale, particulièrement minérale.
« Aujourd’hui Paris est à 75% imperméable. On veut inverser la donne en en faisant une
ville éponge sur au moins 55% de son territoire d’ici à 2050″
, a exposé à la presse Antoine Guillou, adjoint à la maire de Paris Anne Hidalgo en charge de la propreté de l’espace public et de l’assainissement. Le nouveau plan « ParisPluie »
, déclinaison du plan climat adopté à l’automne dernier, prévoit en ce sens de rendre 40% du territoire perméable, principalement en végétalisant l’espace (nouvelle fenêtre), et de déconnecter 15% des surfaces du réseau des égouts, pour y limiter les rejets d’eaux de pluie et valoriser celles-ci.
« Une petite révolution »
Depuis le premier plan du genre, adopté en 2018, « 150 hectares ont été végétalisés et désimperméabilisés, et 130 hectares déconnectés du réseau, permettant d’éviter que 950.000 m³ d’eaux de pluie soient rejetés dans les égouts »
, a expliqué l’élu socialiste.
« Paris est une ville dense sur laquelle les
effets du changement climatique
(nouvelle fenêtre) se font déjà ressentir »
, explique la municipalité sur son site (nouvelle fenêtre). « L’imperméabilisation croissante des sols, la suppression des écoulements naturels et la régression de la végétation modifient fortement le cycle naturel de l’eau »
, déplore-t-elle, assurant que face à ce défi, son plan « ParisPluie » est « une petite révolution dans la manière de concevoir la ville »
.
En moyenne, 40 millions de m3 d’eaux pluviales sont rejetés chaque année dans les réseaux d’égouts parisiens où elles se mêlent aux eaux usées. En cas de pluies intenses, le réseau sature et pour éviter un débordement, le surplus est déversé dans la Seine. Limiter ces rejets contribue à améliorer la qualité de l’eau du fleuve, au bénéfice de la baignade, ouverte au public depuis cet été (nouvelle fenêtre), mais aussi de la biodiversité, fait valoir la municipalité.
La mairie vient d’ailleurs de lancer une expérimentation sur des parcelles végétalisés dans le quartier de la Butte-aux-Cailles, dans le sud-est de la capitale. Les bordures des jardinières de la rue comportent des ouvertures permettant aux eaux de pluie qui s’écoulent dans le caniveau d’aller directement dans la terre, et de « réintégrer le cycle naturel de l’eau »
, a détaillé Cyril Doizelet, ingénieur en gestion des eaux pluviales à la mairie.
« Au total, ce sont 700 m² de trottoirs et de chaussée dont les eaux pluviales sont gérées à la source, soit environ 430 m² d’eau de pluie non rejetées aux égouts chaque année »
, selon l’expert. Si l’expérimentation réussit, la ville souhaiterait généraliser le dispositif à l’ensemble des rues à faible circulation, c’est-à-dire moins de 5.000 voitures par jour, où le risque de pollution des eaux de chaussées est le plus faible.