L’AVIS DU MONDE – À VOIR
Le bon, la brute et le truand. Avec leur nouveau long-métrage, Once Upon a Time in Gaza, les frères Arab et Tarzan Nasser proposent une relecture mordante de ces trois archétypes du western plongés dans la réalité de la Gaza de 2007. La date ne doit évidemment rien au hasard.
Cette année-là représente un point de bascule pour l’entité palestinienne avec la prise de pouvoir par le Hamas, qui a remporté un peu plus tôt les élections législatives de 2006, et la fermeture des frontières décidée en représailles par Israël. Un blocus terrestre, aérien et maritime est mis en place qui n’est pas sans écho avec une actualité plus récente. Suivra, un an plus tard, une guerre qui donne lieu à de nombreux bombardements. Des plans de destruction d’habitations par des missiles émaillent déjà le film.
Une scène récurrente ouvre et ferme Once Upon a Time in Gaza, présenté, en mai, au Festival de Cannes, où il a remporté le Prix de la mise en scène dans la sélection Un certain regard. Dans la rue, une petite foule de civils défile, honorant la mémoire d’une nouvelle victime du conflit meurtrier, litanie d’un peuple qui ne cesse de pleurer ses morts. Cet encerclement de la narration ajoute au sentiment d’enfermement qui domine jusque dans les cadrages. De plans de ventilateurs en rotatives, la mise en scène file cette métaphore d’une boucle sans fin, de violence surtout, à laquelle les personnages peinent à échapper.
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