Assignez-lui une tâche, l’agent ChatGPT « se charge du travail à votre place ». Telle est la promesse, sans doute un peu survendue, de l’outil lancé jeudi 17 juillet par OpenAI, accessible uniquement aux abonnés payants, et indisponible pour l’heure dans l’Union européenne. Selon l’entreprise américaine, l’agent ChatGPT peut « regarder mon agenda puis me briefer sur mes prochains rendez-vous client en fonction de l’actualité » ou « réarranger mes rendez-vous » automatiquement, lit-on sur sa page de présentation. Ce qui suppose d’accorder à ChatGPT un accès à une partie des services numériques qu’on utilise – boite mail ou agenda par exemple – en créant ce que l’entreprise appelle un « connecteur ».
Selon OpenAI, l’agent ChatGPT peut aussi « remplir des formulaires en ligne, ou créer des présentations soignées ». Pour ce faire, il peut moissonner des informations sur Internet, nous mettant éventuellement à contribution s’il faut s’authentifier sur un site auquel on est abonné. L’agent y naviguera alors par lui-même, en cliquant sur les boutons qui lui paraissent opportuns. Globalement, une tâche peut lui prendre jusqu’à plusieurs dizaines de minutes, une notification s’affichant sur le smartphone de l’utilisateur une fois l’opération terminée.
Concurrence vive, efficacité douteuse
OpenAI est loin d’être seule société à s’être engagée dans la quête d’agents capables d’effectuer des tâches complexes : beaucoup d’autres grandes entreprises technologiques américaines poursuivent le même but depuis 2023. Et les premiers outils grand public ont émergé en 2024 ; la startup d’intelligence artificielle Anthropic a annoncé son système Computer Use en octobre dernier, suivi par les Copilot Actions de Microsoft en avril 2025, puis par le Gemini dans Chrome de Google en mai, vertement critiqué par la presse américaine.
De fait, ce type d’outil semble particulièrement ardu à mettre au point. En témoigne la mésaventure d’Apple qui, en septembre 2024, avait vanté l’arrivée sous quelques mois d’un « agent » mû par intelligence artificielle, puis l’avait complètement passé sous silence en juin 2025, lors d’une nouvelle présentation de ses futures fonctionnalités d’IA. La date de sortie du futur agent d’Apple est aujourd’hui inconnue.
OpenAI reconnaît lui-même que son agent ChatGPT n’est pas mûr : « il peut faire des erreurs », lit-on sur sa page de présentation. Mais l’entreprise américaine certifie que ses performances sont nettement supérieures à celles de l’agent expérimental Operator qu’elle avait lancé en janvier 2025, lui aussi très critiqué par les médias américains. Pour l’améliorer, l’entreprise l’a fusionné avec Deep Research, son outil de recherche approfondie.
Interrogation sur la sécurité
Pour dissiper les craintes de ses clients, l’entreprise soutient avoir particulièrement soigné la sécurité de son nouvel agent. Mais elle reconnaît que son emploi accroît les risques associés à l’utilisation de ChatGPT, notamment en raison des informations personnelles très riches qu’il peut consulter. L’entreprise recommande d’ailleurs de bien réfléchir avant de lui accorder une permission d’accès à son agenda ou sa boîte mail.
OpenAI avertit aussi que, « puisque l’agent ChatGPT peut effectuer des actions directes, les attaques informatiques réussies peuvent avoir un impact plus grand ». Elle a donc entraîné son agent « à refuser les tâches à haut risque comme les transferts bancaires ». Sur son site Internet, l’entreprise fait la démonstration d’une tâche automatisée : l’agent ChatGPT crée un autocollant à l’effigie d’une entreprise, trouve un imprimeur en ligne, puis commande quelques centaines d’exemplaires. Mais le robot s’arrête au moment de finaliser l’achat : il passe la main à l’humain, seul autorisé à saisir ses coordonnées bancaires.