Une nouvelle opération « Place nette » contre des trafiquants de drogue est en cours à Digne-les-Bains, dans les Alpes-de-Haute-Provence.
Une centaine de policiers sont intervenus et ont interpellé six personnes.
Elles sont soupçonnées de trafic de drogue et d’avoir racketté des gérants de bars et restaurants grâce à un système très organisé.
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Trafic de drogue : des opérations « Place nette XXL » lancées partout en France
Les forces de l’ordre ont été déployées en nombre dans la petite commune de Digne-les-Bains. Mardi, le RAID, le GIGN et la CRS 81, spécialisée dans les situations d’urgence, ont mené un vaste coup de filet. Six personnes, en lien avec le trafic de stupéfiants et le racket auprès de commerçants, ont été arrêtées. Car ici, depuis un an, certains gérants de bars et restaurants sont victimes d’extorsions de fonds et de menaces.
« Un secret de polichinelle »
Dans cette ville de 17.000 habitants, rares sont les personnes qui acceptent de parler par peur des représailles. David Hadjedj, gérant du restaurant Le grand café a été épargné, il se dit aujourd’hui soulagé. « C’est quelque chose qui était un secret de polichinelle. Ça se savait, on entendait parler, les clients étaient au courant. Les clients n’étaient pas rassurés de venir au centre-ville de Digne. Moi, en ce qui me concerne, je n’ai jamais eu affaire à ces gens-là. Je suis passé à travers les mailles, on va dire », témoigne-t-il dans le reportage ci-dessus.
Un autre professionnel, Hervé Zanetti, gérant du restaurant L’Étoile reconnaît, lui, un climat pesant depuis des mois. « Je faisais plus attention à ma fermeture, je faisais attention aux voitures qui se garaient sur le parking, je faisais un peu plus attention. Tout le monde ne faisait parler que de ça, une petite peur s’installait par rapport aux gens », affirme-t-il. Une enquête a été ouverte et confiée au parquet de Digne-les-Bains. Des armes, de l’argent liquide, de la drogue et une voiture de luxe ont été saisies.
Pour l’heure, seules quatre plaintes ont été déposées. « Quand vous êtes client d’un restaurant et que vous vous faites mettre à la porte par un groupe qui arrive dans le restaurant, ce n’est pas difficile d’aller au commissariat signaler une situation anormale. Ça n’expose pas à un risque de représailles et ça permet de faire avancer les investigations », assure Antoine Pesme, procureur de la république.
Les mis en cause encourent jusqu’à 20 ans de réclusion criminelle pour extorsion en bande organisée. L’opération « Place nette » se poursuit jusqu’à jeudi soir.