Le renforcement des contrôles dans les grandes surfaces et chez les industriels était l’une des principales revendications des agriculteurs lors des manifestations il y a un an.
Depuis, la Répression des fraudes a effectué 10.000 contrôles en France.
Sont-ils efficaces ? Pour en savoir plus, une équipe de TF1 s’est rendue sur un marché de Toulouse (Haute-Garonne).
Suivez la couverture complète
Agriculture sous tension : la colère gronde de nouveau
Sur le marché du centre-ville de Toulouse, les agents de la Répression des fraudes n’ont prévenu personne. « On va regarder l’affichage des fruits et légumes, si l’étiquetage est bien conforme », lance l’un d’entre eux à un vendeur, dans le 20H de TF1 en tête de cet article. « Et puis on va aussi s’intéresser aux produits français que vous vendez. On va s’assurer qu’ils sont bien français », annonce-t-il clairement.
Sur les étals, on peut voir des courgettes estampillées « Espagne », ou encore des tomates « Maroc ». Les salades et choux sont quant à eux estampillés « Origine France ». « On va pouvoir vérifier sur le bon de livraison les origines, et donc vérifier si ça correspond à ce qui est écrit sur les étiquetages », explique Claire, une autre agente présente sur place.
564 amendes administratives et procès-verbaux
Un problème toutefois : le vendeur ne dispose pas des bons de livraison. « Vous nous envoyez les documents de traçabilité par mail ? On vous laisse trois jours pour nous les envoyer pour les produits que vous proposez à la vente aujourd’hui », précise l’un des agents. Ces derniers pourront poursuivre leurs investigations à la réception des documents. « Il y a la partie émergée de l’iceberg, comme ici, dans les marchés ou dans les grandes surfaces, où on constate les allégations. Et ensuite, on remonte au niveau des grossistes et des fournisseurs », détaille Daniel Hirschy, directeur de la protection des populations de Haute-Garonne.
Parmi près de 10.000 contrôles réalisés en France en 2024, 3.000 ont présenté des anomalies, indique la Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (DGCCRF) à TF1info. Dans le détail, les enquêteurs ont donné lieu à 1807 avertissements et 590 injonctions de mise en conformité. Dans les cas les plus graves, pour lesquels les enquêtes ont révélé une intention de tromper le consommateur, ils ont donné lieu à 564 amendes administratives et procès-verbaux pénaux.
Dernier exemple en date : une entreprise basée à Lectoure (Gers), a été condamnée à une amende de 30.000 euros, dont 15.000 euros avec sursis, pour pratique commerciale trompeuse. La société a francisé près de 34 tonnes de persil qu’elle avait acheté à des fournisseurs notamment espagnols et allemands, nous indique la Répression des fraudes.
Peu de temps avant, en décembre, une société tarnaise, acteur majeur du commerce de gros de fruits et légumes, a été condamnée par le tribunal correctionnel de Castres à une amende de 14.000 euros pour des pratiques commerciales trompeuses. Elle avait vendu à la grande distribution des oignons provenant des Pays-Bas, d’Espagne et du Chili, étiquetés « Origine France », signale par ailleurs la Répression des fraudes.
Il faudrait taper plus haut, mais ça va peut-être faire bouger un peu les choses
Il faudrait taper plus haut, mais ça va peut-être faire bouger un peu les choses
Un agriculteur d’Île-de-France
Le renforcement des contrôles dans les grandes surfaces et chez les industriels était l’une des principales revendications des agriculteurs l’an passé. « C’est très bien. Là, c’est quelqu’un qui est sur un marché et il faudrait taper plus haut, mais ça va peut-être faire bouger un peu les choses », tranche Kévin Brouillard, agriculteur en Île-de-France et vice-président de la Coordination rurale de l’Essonne, dans le reportage de TF1 ci-dessus. Il espère que les autorités ne relâcheront pas leurs efforts dans les prochains mois. Auquel cas, il se dit prêt à reprendre les manifestations.