Quel jeune parent ne s’est pas vu conseiller le recours à un ostéopathe dans les premiers mois de la vie de son bébé, pour régler des pleurs incessants, des coliques, des difficultés à téter ? Parfois, la proposition intervient peu après la naissance : dans certaines maternités, un praticien peut passer dans les chambres et proposer ses services. Pourtant, la pratique de l’ostéopathie pour les nourrissons continue de faire débat dans les cercles médicaux et paramédicaux.
Dans un texte adopté jeudi 24 avril, à paraître ces tout prochains jours, la Société française de pédiatrie a voulu alerter. « Ce recours à l’ostéopathie semble se diffuser, avec une vulnérabilité des jeunes parents démunis qui cherchent des solutions. Il y a besoin d’une clarification », explique sa présidente, la professeure Agnès Linglart. Il n’existe aucune indication médicale à l’ostéopathie chez les nouveau-nés (le premier mois) et les nourrissons (jusqu’à 1 an), affirme la société savante, ni d’étude scientifique dont le niveau de preuves est suffisant pour assurer que cette pratique apporte un bénéfice. Elle va même plus loin, en se positionnant « pour contre-indiquer la pratique de l’ostéopathie chez les nouveaux-nés et les nourrissons en l’absence d’évaluation d’efficacité, et surtout devant le risque auxquels sont exposés les nouveaux-nés qui font l’objet de ces manipulations, au mieux inutiles », peut-on lire dans ce texte, également signé par le président du syndicat de médecine manuelle ostéopathie de France.
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