Le bilan humain de l’ouragan Hélène continue de s’alourdir dans le sud-est des Etats-Unis. Après la découverte de nouvelles victimes en Caroline du Nord, dimanche 29 septembre, le nombre de morts s’élève désormais au moins à 91 personnes, selon les autorités. Les recherches se poursuivent pour retrouver des disparus.
La Caroline du Nord est l’Etat le plus touché, avec trente-sept morts (contre dix précédemment), dont trente dans le seul comté de Buncombe, où se trouve notamment Asheville, un haut lieu touristique. « Nous avons un nouveau bilan dramatique. Nous avons trente décès confirmés dus à la tempête », a annoncé dimanche lors d’un point presse le shérif, Quentin Miller. « Nous continuons les opérations de recherche et nous savons qu’elles peuvent comporter la récupération [de corps] », a-t-il ajouté. « Il s’agit de l’une des pires tempêtes de l’histoire moderne pour certaines parties de l’ouest de la Caroline du Nord », avait déclaré vendredi le gouverneur, Roy Cooper.
Par ailleurs, au moins vingt-cinq personnes ont péri en Caroline du Sud, dix-sept en Géorgie, onze en Floride et une en Virginie, selon un bilan compilé par l’Agence France-Presse, à partir des déclarations d’autorités locales.
Hélène avait touché terre dans le nord-ouest de la Floride jeudi soir en tant qu’ouragan de catégorie 4 sur une échelle de 5, soufflant des vents mesurés à 225 km/h. L’ouragan a ensuite progressé vers le nord en perdant en intensité, tout en laissant un paysage de désolation dans son sillage. De vastes zones ont été détruites par des glissements de terrain et d’intenses crues.
Joe Biden se rendra sur place « dès que possible »
« Je suis profondément attristé par les pertes humaines et la dévastation causées par l’ouragan Hélène », a déclaré samedi le président américain, Joe Biden, soulignant que « le chemin de la guérison sera long ». Dimanche, la Maison Blanche a annoncé qu’il se rendrait dans les zones touchées dans les jours à venir, « dès que cela ne perturbera pas les opérations d’intervention d’urgence ».
Les équipes de secours s’activent toujours pour rétablir le courant et faire face aux conséquences des inondations massives qui ont détruit maisons, routes et commerces. Mais leurs efforts sont entravés par un terrain accidenté et des voies d’accès barrées. En Caroline du Sud, deux pompiers sont décédés.
Des zones inaccessibles
« Les infrastructures ont subi d’importants dégâts au niveau des réseaux d’eau, des communications, des routes, des voies de transport et plusieurs maisons ont été détruites », a résumé dimanche, sur CBS, Deanne Criswell, de l’Agence fédérale des situations d’urgence (AFU).
En Caroline du Nord, certaines zones demeurent inaccessibles et doivent être desservies par hélicoptère, a précisé le gouverneur. Quatre axes nationaux restent par ailleurs coupés entre la Caroline du Nord et le Tennessee en raison de dégâts sur de « nombreux » ponts, a expliqué Kristin White, du département des transports.
Près de 2,5 millions de foyers sont toujours privés d’électricité, d’après le site poweroutage.us, et des milliers de personnes sont prises en charge par la Croix-Rouge, selon cette organisation.
A l’approche de l’ouragan, qui depuis a été rétrogradé, l’Alabama, la Floride, la Géorgie, la Caroline du Nord, la Caroline du Sud et le Tennessee avaient déclaré l’état d’urgence fédéral et plus de 800 effectifs de l’Agence fédérale de gestion des catastrophes ont été déployés.
Alerte inondation toujours en vigueur
Une alerte inondation reste en vigueur dans certains secteurs de l’ouest de la Caroline du Nord en raison du risque de rupture de barrages, selon le directeur de l’agence météorologique nationale NWS, Ken Graham.
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« Chaleur humaine »
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Le danger qui planait sur celui de la Nolichucky, dans le Tennessee, a été écarté samedi par les autorités locales, après des inondations d’un niveau record. La population de l’aval a été autorisée à rentrer chez elle. A Erwin, dans le même Etat, plus de 50 patients et employés réfugiés sur le toit d’un hôpital ont dû être évacués par hélicoptère.
Après s’être formé dans le golfe du Mexique, Hélène s’est déplacé au-dessus d’eaux particulièrement chaudes. « Il est probable que ces eaux très chaudes aient joué un rôle dans l’intensification rapide d’Hélène », a souligné la climatologue Andra Garner, pour l’AFP.
En réchauffant les eaux des mers, le changement climatique rend plus probable l’intensification rapide des tempêtes et augmente le risque d’ouragans plus puissants, selon les scientifiques.