Donald Trump s’est rendu vendredi en Caroline du Nord, puis en Californie, deux semaines après les incendies à Los Angeles.
Il a profité de ce premier déplacement présidentiel pour transformer l’aide fédérale aux catastrophes naturelles en objet de marchandage politique.
Suivez la couverture complète
Los Angeles en proie à des incendies historiques
« C’est à peine croyable », lance Donald Trump, en déplacement dans des zones sinistrées de Californie. Deux semaines après les incendies historiques de Los Angeles, le nouveau président des États-Unis et son épouse, Melania, s’affichent aux côtés des sinistrés. « Le gouvernement fédéral vous soutient à 100% », assure-t-il devant des élus locaux et des habitants. « Je vais vous donner tout ce que vous voulez. Je vais vous donner plus que n’importe quel président ne vous aurait jamais donné », poursuit le président dans le reportage en tête de cet article.
Tout ce que les habitants veulent… Mais à condition. Car comme lors de son passage en Caroline du Nord, le président républicain à poser des conditions pour aider la Californie, alors que les deux États ont été frappés par des catastrophes naturelles historiques.
« Preuves d’identité » pour les électeurs
En Caroline du Nord, État républicain durement frappé en octobre par l’ouragan Hélène, l’un des plus meurtriers de ces 50 dernières années, Donald Trump a aussi affirmé qu’il allait « réformer fondamentalement », voire « peut-être supprimer » la FEMA, l’agence fédérale de réponse aux ouragans, incendies et autres désastres. Une agence que le président avait accusée, lors de sa campagne, d’avoir volontairement négligé des zones sinistrées parce qu’elles votaient républicain, sans jamais apporter de preuves à ces affirmations.
Même tendance en Californie où Donald Trump a posé des conditions à son aide. « Je veux deux choses à Los Angeles. Je veux des preuves d’identité pour les électeurs et je veux que l’eau soit libérée », a lâché l’expert en art du deal. Le septuagénaire est persuadé de longue date que la Californie permet aux sans-papiers de voter, sans preuves de fraudes massives. Depuis plusieurs semaines, il répète par ailleurs que l’État démocrate gèrerait mal son eau et n’aurait eu qu’à ouvrir un robinet pour sauver Los Angeles des flammes. Une rhétorique démentie par l’ensemble des experts.
Un marchandage politique peu dissimulé. En Californie, le gouverneur démocrate Gavin Newsom a brièvement accueilli Donald Trump à l’aéroport. « Nous voulons régler le problème », a assuré le président, après une poignée de main. « Le moyen d’y arriver, c’est de travailler ensemble avec le gouverneur de l’État », a-t-il affirmé. « Ils auront besoin de beaucoup d’aides fédérales. À moins que vous n’en ayez pas besoin ? », a-t-il ensuite laissé planer.
« Nous allons avoir besoin de votre aide », a reconnu Gavin Newsom, se disant prêt à « travailler ensemble pour assurer un rétablissement rapide ». Depuis plusieurs années, Donald Trump érige la Californie en contre-modèle pour le pays, en dénonçant ses politiques sociétales jugées trop à gauche et son engagement envers la transition énergétique. De son côté, l’État refuse de suivre les injonctions de Donald Trump quant aux expulsions de sans-papiers.