Président de la principale formation d’opposition turque, le Parti républicain du peuple (CHP), Özgür Özel est devenu le porte-voix d’une contestation populaire qui n’a eu de cesse de grandir depuis l’arrestation, le 19 mars, du maire d’Istanbul, Ekrem Imamoglu, désigné candidat à la présidentielle du parti kémaliste. Critique opiniâtre du président Recep Tayyip Erdogan et de son virage autoritaire, il a reçu Le Monde, vendredi 28 mars, dans les locaux du siège du CHP de la mégapole du Bosphore.
Où en est-on dans la procédure engagée contre Ekrem Imamoglu ?
Ce n’est pas une procédure légale qui est en cours, c’est un processus politique. Il n’y a aucune preuve, que des « témoins secrets » dont le nom n’est connu que du procureur. Mais même avec ça, ils n’arrivent pas à lier les témoignages et aboutir à des preuves concrètes. Plus on y regarde et plus l’innocence d’Ekrem Imamoglu apparaît évidente.
Ils ont intenté cinq poursuites judiciaires distinctes contre Ekrem Imamoglu et, à chaque fois, dans un tribunal différent. Dans chacune de ces poursuites, en plus des peines de prison requises, il y a une demande d’interdiction de vie politique. Il s’agit clairement d’une tentative de coup d’Etat civil. Habituellement, on parle d’un coup d’Etat pour faire tomber un pouvoir en place. Ici, il s’agit d’un coup pour empêcher un successeur d’accéder au pouvoir.
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