Lahore, deuxième ville du Pakistan, va fermer durant une semaine ses écoles jusqu’au primaire pour éviter d’exposer des millions d’enfants au smog, ce brouillard de pollution qui atteint désormais quotidiennement des records, ont décidé, dimanche 3 novembre, les autorités. Selon une décision du gouvernement local, « toutes les classes » accueillant des enfants jusqu’à 10 ans, « publiques et privées, sous la juridiction de la ville de Lahore, doivent rester fermées une semaine à compter de lundi ».
Samedi, la pollution atmosphérique à Lahore a connu un niveau historique, selon Jahangir Anwar, haut responsable de la protection de l’environnement au sein du gouvernement local. La concentration de particules polluantes PM2,5 a atteint 610 microgrammes par mètre cube, soit 40 fois le niveau jugé acceptable par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Plaidoyer pour une « diplomatie du smog »
Mercredi, l’agence provinciale de protection de l’environnement avait annoncé de nouvelles restrictions dans quatre « points chauds » de la ville – après avoir déjà annulé toute activité sportive en plein air dans les écoles pour trois mois.
Les tuk-tuks équipés de moteurs à deux temps plus polluants y sont interdits, de même que les restaurants qui font des barbecues sans filtre. Les administrations et les entreprises privées feront travailler la moitié de leur personnel à domicile à partir de lundi. Les travaux de construction sont interrompus et les vendeurs de nourriture de rue, qui cuisinent souvent sur des feux ouverts, doivent fermer à 20 heures.
« Le niveau [de pollution] est dû au couloir de vent d’est venant d’Inde en direction de Lahore », a dit M. Anwar, qui plaide pour une « diplomatie du smog ». Le smog est particulièrement marqué en hiver, lorsque l’air froid, plus dense, retient au niveau du sol les émissions des carburants de mauvaise qualité utilisés pour alimenter les véhicules et les usines de la ville.
Selon l’OMS, une exposition prolongée au smog peut provoquer accidents vasculaires cérébraux, maladies cardiaques, cancers du poumon et maladies respiratoires. Le gouvernement du Pendjab a appelé samedi les habitants, en particulier « ceux souffrant de maladies respiratoires, pulmonaires et cardiaques, les personnes âgées » à « ne pas sortir de chez eux ». S’ils sortent, ils doivent « obligatoirement porter des masques ».