La police finlandaise a déclaré, jeudi 26 décembre, que le pétrolier Eagle-S, suspecté d’être impliqué dans la panne d’un câble sous-marin électrique entre la Finlande et l’Estonie survenue la veille, a été arraisonné. « Nous avons parlé à l’équipage et recueilli des preuves », a ajouté Robin Lardot, directeur du Bureau national d’enquête finlandais, en conférence de presse. Le navire se trouve au large de Porkkala, à environ 30 kilomètres d’Helsinki, après intervention d’un patrouilleur finlandais.
Le pétrolier, battant pavillon des îles Cook et en provenance de Russie, transportait « de l’essence sans plomb chargée dans un port russe », a fait savoir Sami Rakshit, directeur général des douanes finlandaises. La police a ouvert une enquête pour « sabotage aggravé », a complété M. Lardot, et suspecte le navire de faire partie « d’une flotte fantôme ».
La panne survenue la veille à la mi-journée n’a pas affecté l’approvisionnement en électricité des Finlandais. L’opérateur finlandais Fingrid communiquait que la liaison à courant continu EstLink2 s’était « déconnectée du réseau » à 12 h 26 (11 h 26, heure de Paris). « Au moment de la déconnexion, la puissance transférée était de 658 mégawatts de la Finlande vers l’Estonie », avait précisé l’opérateur sur son site.
L’UE va proposer des sanctions contre la « flotte fantôme russe »
Jeudi, l’Union européenne (UE) a annoncé vouloir prendre de nouvelles sanctions contre les navires russes. « Le navire suspect fait partie de la flotte fantôme de la Russie, qui menace la sécurité et l’environnement, tout en finançant le budget de guerre de la Russie. Nous proposerons d’autres mesures, y compris des sanctions, pour cibler cette flotte », ont déclaré la Commission européenne et la cheffe de la diplomatie de l’UE, Kaja Kallas, dans un communiqué commun.
L’OTAN est « prête à fournir son assistance » à l’Estonie et à la Finlande. « Nous suivons les enquêtes menées par l’Estonie et la Finlande et nous sommes prêts à fournir une assistance » supplémentaire, a déclaré le chef de l’Alliance atlantique, Mark Rutte, sur X, après un entretien avec le premier ministre estonien, Kristen Michal, au sujet du « possible sabotage de câbles en mer Baltique ».
En novembre, deux câbles de télécommunications ont été rompus dans les eaux territoriales suédoises en mer Baltique. Les soupçons se sont rapidement portés sur un navire battant pavillon chinois, le Yi-Peng 3, qui se trouvait dans cette zone au moment de l’incident, selon des sites Internet de suivi des navires.