FRANCE 3 – MERCREDI 23 JUILLET À 23 H 15 – DOCUMENTAIRE
Quand François Aymé décide d’enquêter sur ce que son père, décédé, a vécu en Algérie, il n’a que l’embarras du choix. Trois de ses oncles, Michel, Yvon et Auguste, sont partis comme Marcel, entre 1956 et 1962, faire leur service militaire « là-bas », sans savoir que c’était la guerre qui les attendait. De retour au Logis, la ferme familiale située à Melle (Deux-Sèvres), personne ne pose de question et la vie reprend comme avant. « Bon maintenant, c’est fini, dit Marcel à Auguste le soir de son retour. Demain matin t’es là à 7 heures avec la faucille parce qu’on rentre les betteraves. »
Pourtant, aucun des quatre ne sera plus jamais le même sans que l’on veuille savoir à l’époque qui de la guerre ou de l’armée les avait changés. « Il y avait l’omerta qu’il fallait installer. La guerre d’Algérie n’avait pas existé. Partir en Algérie c’est obligatoire et c’est “oubligatoire” [sic] quand on en revient », témoigne Auguste, contractant en un seul les mots « oubli » et « obligatoire ». Il sera pourtant le seul de la fratrie à refuser d’être enseveli dans ce tombeau de silence. En 2020, à 80 ans passés, il a publié un terrifiant livre de récits et de témoignages d’anciens appelés du contingent, Aller simple pour les Aurès (Geste Editions, 2020).
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