La scène avait stupéfié les diplomates du monde entier. Le matin du 25 février 2022, vingt-quatre heures à peine après le début de l’agression russe en Ukraine, le pape François s’était rendu à l’ambassade de Russie, située via della Conciliazione, près du Saint-Siège. Selon le communiqué publié après cette visite, il souhaitait « exprimer sa préoccupation concernant la guerre en Ukraine ». Cette démarche maladroite, en rupture avec les usages diplomatiques, fut le premier épisode d’une série d’errements, d’erreurs de jugement et d’ambiguïtés de la part de Jorge Bergoglio, mort lundi 21 avril 2025, à la fin de son pontificat sur la question russo-ukrainienne. De tous les dossiers internationaux que le pape argentin a dû gérer pendant les douze ans de son pontificat, la guerre déclenchée par l’invasion de l’Ukraine par la Russie aura été l’un des plus épineux.
Jusqu’en mai 2022, François n’a eu de cesse d’appeler à l’arrêt des combats, se refusant à reconnaître la responsabilité de Vladimir Poutine et de la Russie. En faveur d’une résolution du conflit par la discussion, il avait d’ailleurs dit souhaiter voir en premier Vladimir Poutine avant de se rendre à Kiev. Las, devant le refus du président russe de répondre à ses appels à la médiation, le pape avait fini par regretter publiquement son attitude, faisant savoir qu’il continuerait tout de même « à insister ».
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