Parent pauvre du mouvement paralympique, le sport adapté – qui concerne les personnes atteintes d’un trouble du développement intellectuel – milite pour une plus grande reconnaissance. Privés de participation aux Jeux paralympiques (JP) de 2004 et de 2008 en raison de la tricherie de l’équipe de basket espagnole à Sydney en 2000, ses représentants espèrent obtenir plus de places aux JP d’été. Ils attendent encore leur intégration pour les Jeux d’hiver. Explications avec Marc Truffaut, président de la Fédération française du sport adapté.
Votre fédération a-t-elle bénéficié comme les autres d’un effet « Paris 2024 » ?
Il y en a déjà eu un et il va perdurer. Les Jeux paralympiques à Paris créent une dynamique sur les pôles [centres d’entraînement]. Cela a également boosté le niveau de nos championnats de France. Des sportifs ont tenté de se qualifier, d’autres ont profité de l’amélioration des performances. Un travail d’anticipation est fait pour accueillir de nouveaux licenciés après les Jeux, car on est convaincus que cette médiatisation va attirer un nouveau public.
Etes-vous satisfait du nombre de sportifs adaptés au sein de la délégation française pour ces Jeux ?
Nous avons trois qualifications en athlétisme, une en natation et deux en tennis de table. C’est le même contingent que lors des Jeux à Tokyo. Quatre de ces sportifs étaient déjà là en 2021, et nous comptons deux nouveaux. On essaie d’être présents dans chaque discipline où nous le pouvons [à ce jour, seules trois disciplines sont ouvertes aux sportifs adaptés : le para athlétisme, le para tennis de table et la para natation].
Pour cette édition, il n’y avait pas eu de « home advantage » dans le système de qualification, aucun passe-droit en termes de quotas. Deux de nos athlètes ont obtenu leur billet en étant classés parmi les quatre meilleurs mondiaux et le troisième a été vice-champion du monde cette année. C’est du très haut niveau. C’est la même chose en tennis de table. En natation, Assya Maurin-Espiau [17 ans] a réalisé les minima dans toutes les nages.
Quelles sont vos ambitions en termes de médailles ?
Au Japon, trois de nos engagés sur six ont remporté une médaille. C’est pas mal comme ratio ! En tennis de table, Lucas Créange a obtenu le bronze ; et Léa Ferney, l’argent. Notre coureur de 400 m, Charles-Antoine Kouakou, a été sacré. A Paris, tous nos sportifs arrivent avec une chance de podium.
Avez-vous l’espoir que le sport adapté bénéficie à l’avenir de plus de places aux Jeux paralympiques ?
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