Et de trois. Intrépide, adroit et robuste, Mathieu Van der Poel a triomphé pour la troisième année consécutive sur les routes pavées de Paris-Roubaix, dimanche 13 avril, au cours d’un numéro en solitaire remporté face à Tadej Pogacar, victime d’une chute dans un secteur accidenté.
Le Néerlandais de 30 ans, petit-fils de Raymond Poulidor, a confirmé son statut de favori sur les chemins les plus ardus, lui, le champion de cyclo-cross, épargné de toutes chutes durant les 259,2 kilomètres d’un tracé exigeant, entre Compiègne (Oise) et le Vélodrome de Roubaix (Nord).
Une ligne supplémentaire, et toujours aussi prestigieuse pour le coureur de « Classiques », vainqueur de son deuxième « Monument » cette saison, après Milan-San Remo.
Ce qu’il faut retenir
Le cador. Mathieu Van der Poel, l’indomptable.
Les mains abîmées du Néerlandais à l’arrivée étaient le seul témoin de l’intensité de cette course, qu’il a su maîtriser de bout en bout d’une agilité déconcertante, passant entre les mailles de chaque filet tendu. Au-dessus du reste du peloton, le coureur a encore plus inscrit son nom dans la légende la « Reine des Classiques ».
Le fil de la course.
Le peloton de 175 coureurs, groupé dans les premiers kilomètres, a rapidement connu son lot d’échappées, transformées ou échouées. Un groupe de huit s’est finalement formé, sans favoris ni grands baroudeurs, grattant toutefois près de trois minutes sur leurs nombreux poursuivants.
Au rythme des premiers secteurs pavés rencontrés, Tadej Pogacar, Mathieu Van der Poel, Mads Pedersen et consorts ont su faire leur retard, jusqu’à la trouée d’Arenberg, secteur n° 19, et premier décideur de cette 122e édition de Paris-Roubaix. Les échappés n’ont pu lutter, engloutis par les favoris, alors en tête d’un groupe de cinq. Qui s’est réduit au fil du secteur n° 15 de Tilloy à Sars-et-Rosières, où le Danois Mads Pedersen a subi une crevaison fatale, ne laissant plus que l’ogre slovène, le tenant du titre néerlandais… et Jasper Philipsen, coéquipier de Van der Poel, aux avant-postes de la course.
Piégé, Tadej Pogacar a su négocier son duel, en écartant le sprinteur belge dans le secteur n° 11, bien aidé par le Néerlandais, pas décidé à attendre son collègue à seulement 45 kilomètres de l’arrivée. Une stratégie qui a payé dans la foulée, précisément au cœur du secteur n° 9 de Pont-Thibault, où le triple vainqueur du Tour de France a manqué sa courbe dans un virage, arrivé trop vite, distancé de vingt secondes par Mathieu Van der Poel.
Une crevaison dans le Carrefour de l’Arbre (secteur n° 4) n’aura pas eu raison du vainqueur, reparti en l’espace de dix secondes, sans concurrence jusqu’au Vélodrome de Roubaix.
La phrase.
Comme beaucoup de coureurs, Alexys Brunel a été victime d’une chute ce dimanche. Mais le Français de l’équipe TotalEnergies a tout de même apprécié sa journée. « Ça ne s’appelle pas l’enfer du Nord pour rien. Mais ça reste une belle journée de vélo, ça reste un enfer qu’on aime. »
Le chiffre. 8.
Soit le nombre de « Monuments » remportés respectivement par Mathieu Van der Poel et Tadej Pogacar, ces cinq courses classiques jugées les plus prestigieuses : Milan-San Remo, le Tour des Flandres, Paris-Roubaix, Liège-Bastogne-Liège et le Tour de Lombardie.
La note de la course. B +.
Des leaders en jambes, de l’intensité, des rebondissements, et un suspense tenu jusqu’à 40 kilomètres de l’arrivée. Un duel final entre le Slovène et le Néerlandais a cependant manqué, offrant toutefois la jolie note de « B + », sur notre échelle de notation sportive allant de « A » à « E ».
Le classement général.
- Mathieu Van der Poel (Alpecin-Deceuninck)
- Tadej Pogacar (UAE Emirates) à 1 min 18 s
- Mads Pedersen (Lidl-Trek) à 2 min 11 s
- Wout van Aert (Visma-Lease a bike) à 2 min 11 s
- Florian Vermeersch (UAE Emirates) à 2 min 11 s
- Jonas Rutsch (Intermarché-Wanty) à 3 min 46 s
- Stefan Bisseger (Decathlon-AG2R La Mondiale) à 3 min 46 s
- Markus Hoelgaard (Uno-X Mobility) à 3 min 46 s
- Alfred Wright (Bahrain Victorious) à 4 min 35 s
- Laurenz Rex (Intermarché-Wanty) à 4 min 36 s
L’image.
