- L’implantation d’une antenne-relais peut susciter des inquiétudes.
- Les personnes électrosensibles sont touchées.
- Le Dr Allain Collomb, secrétaire général de l’ASEF, répond aux questions de TF1 info.
Les antennes-relais sont présentes en France et leur implantation est réglementée. Ainsi, l’exploitant d’une antenne-relais doit prendre les mesures nécessaires pour éviter toute exposition du public à des niveaux dépassant les valeurs limites fixées par la réglementation et doit interdire physiquement, par un balisage, tout accès accidentel dans la zone où ces valeurs limites sont susceptibles d’être dépassées, sur des distances de quelques dizaines de centimètres jusqu’à quelques mètres face à l’antenne.
Les antennes -relais sont-elles nocives ?
Au vu des études actuelles, les antennes-relais ne présentent pas de risque pour la santé, tant que les valeurs limites d’exposition du public sont respectées. Pour le Dr Allain Collomb, secrétaire général de l’Association Santé France Environnement France (ASEF), l’impact des antennes-relais pose davantage un problème « sur un plan social que médical »
. « Elles n’émettent pas d’ondes particulières par rapport à un micro-ondes ou par rapport aux autres ondes auxquelles nous sommes exposés »
, explique-t-il à TF1 info. Selon lui, « parler des antennes-relais seules n’est pas suffisant »
. « Il n’y aurait qu’une antenne-relais et rien d’autre autour, on aurait peut-être moins de problèmes »
, souligne-t-il. Une étude parue en juin 2025, financée par ANSES et menée par l’UMR1296 Inserm Lyon, montre des effets des antennes-relais. Cependant, ces effets ont été mesurés sur un échantillon très faible de personnes qui s’étaient déjà déclarées électrosensibles. « L’échantillon est trop faible pour que l’étude soit statistiquement significative. Des études en double aveugle sont préférables »
, tempère le Dr Allain Collomb.
Quelles sont les personnes impactées ?
Dans une circulaire, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) recommande de tenir compte du ressenti des patients. En effet, il est impossible de prouver les effets des ondes des antennes-relais, mais l’inverse n’est pas possible non plus. « Pour l’instant, je ne connais pas de décès »
, assure le Dr Allain Collomb. Les personnes électrosensibles rapportent des maux de tête, des acouphènes, de l’excitabilité cardiaque, des troubles du sommeil. Mais selon le secrétaire général de l’ASEF, il faudrait s’interroger sur le danger du rayonnement en général. Avec le développement de la 5G, qui passe par des ondes extrêmement courtes, des antennes-relais seront installées tous les 100 ou 200 mètres. Pour les personnes électrosensibles, la 5G se superpose à la 4G, sans la remplacer, ce qui peut créer des problèmes. « Sur le plan médical, on est sur l’écoute de ses patients. On ne peut pas les hospitaliser comme les autres »
, indique Allain Collomb.
Quels sont les points à surveiller ?
Parmi les personnes qui ne sont pas électrosensibles, plusieurs contactent l’ASEF lorsqu’elles souhaitent acheter un bien près d’une antenne-relais. Tout va dépendre de la distance à partir de l’antenne, des obstacles qui peuvent se trouver entre l’antenne et une maison. L’exposition va dépendre de « plusieurs facteurs »
, c’est pourquoi des études de terrain sont menées. Ce sont « des gens qui veulent acheter et qui souhaitent plutôt agir par principe de précaution »
, ajoute le secrétaire général de l’ASEF. Dans le même esprit, même si la nocivité des antennes-relais n’est pas établie, par principe de précaution, elles ne peuvent pas être installées proches des établissements scolaires, des crèches ou des établissements de soins. « Il faudrait pouvoir suivre une famille non électrosensible pendant des années pour savoir quels sont les effets à long terme »
, conclut Allain Collomb.