Pascaline Bongo, fille aînée de l’ancien président gabonais décédé Omar Bongo Ondimba et sœur de l’ex-président Ali Bongo, a été mise en examen à Paris en janvier dans une affaire de corruption et blanchiment en 2009, a fait savoir mercredi 11 juin une source proche du dossier.
L’enquête a été lancée après la découverte de documents lors d’une perquisition, dans une autre procédure en 2015, pouvant suggérer des faits de corruption, toujours selon cette source. Les investigations portent sur la création d’une structure à Hong-Kong dont Pascaline Bongo est soupçonnée d’être la bénéficiaire.
Cette structure aurait perçu des fonds d’une société chinoise, avant qu’ils ne soient versés sur ses comptes personnels aux Etats-Unis, ou vers ceux de ses proches ou d’autres de ses sociétés, selon la même source.
Une source judiciaire a confirmé que Pascaline Bongo avait été mise en examen début janvier pour blanchiment de corruption passive par agent public étranger. Entre 10 et 11 millions de dollars de fonds auraient pu ainsi être blanchis, selon cette source.
Un avocat gabonais également mis en examen
« C’est encore l’expression d’un certain acharnement dans un dossier bancal, lacunaire et pour des faits dont on ne connaît même pas la date ni les contours », a réagi de son côté son avocate, Me Corinne Dreyfus-Schmidt, qui a saisi la chambre de l’instruction pour contester cette mise en examen.
Jusqu’à la mort de son père Omar le 8 juin 2009, Pascaline Bongo était directrice de son cabinet. Puis elle a été, de 2009 à 2019, au poste de « haut représentant personnel d’Ali Bongo », renversé en août 2023 par une junte militaire.
L’avocat de l’Etat gabonais de l’époque a également été mis en examen, selon une autre source proche du dossier. Sollicité, il n’a pas souhaité s’exprimer. Cet avocat a été mis en examen pour blanchiment de corruption passive par agent public étranger, a confirmé la source judiciaire.
Pascaline Bongo, 68 ans, est également poursuivie dans une autre information judiciaire, close en mars, à Paris, sur le volet gabonais des « biens mal acquis » africains en France. Elle a été relaxée en 2024 par le tribunal correctionnel de Paris au terme d’un procès où elle comparaissait pour corruption passive d’agent public étranger au début des années 2010 au Gabon. Le Parquet national financier (PNF) a fait appel.