A 13 heures, mardi 8 juillet, dans une lumière devenue soudain jaunâtre, les cendres ont commencé à pleuvoir sur le centre-ville de Marseille. Conséquence concrète et très spectaculaire de l’important incendie qui ravageait depuis deux heures plusieurs centaines d’hectares au nord de la ville. Un feu, qui est venu lécher les zones urbaines de l’Estaque, de Saint-Henri et de Saint-André, quartiers littoraux du 16e arrondissement de Marseille, et à la progression extrêmement « véloce », comme l’a expliqué le ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau, arrivé à Marseille à 22 heures pour une visite d’une heure.
Ce sinistre d’une ampleur inédite cette année dans les Bouches-du-Rhône n’a pas fait de victime humaine – au dernier bilan donné par la préfecture – mais a provoqué une formidable angoisse tout au long de la journée et causé d’importants dégâts matériels. Il a aussi entraîné la fermeture de l’aéroport Marseille-Provence jusqu’en milieu de soirée, l’arrêt du trafic ferroviaire entre Marseille et Avignon, perturbant les liaisons TGV avec Paris. Il a également forcé les autorités à couper plusieurs axes routiers, dont l’autoroute A55, déclenchant un engorgement automobile qui ne s’est résorbé que tard dans la soirée.
Sur leur parcours, les flammes ont surtout endommagé plusieurs dizaines d’habitations, certaines détruites totalement, dans les quartiers de La Pelouque, de la Nerthe et du Marinier à Marseille. Au total, en début de soirée, la police municipale, très active sur le terrain, assurait avoir évacué plus de 450 personnes, dont une centaine d’employés d’un important centre d’appels téléphonique à Saint-Henri. Une cinquantaine d’habitants, ne pouvant retourner chez eux, ont passé la nuit dans un des quatre centres ouverts spécialement par la mairie de Marseille, certains avec la crainte de ne pas retrouver leur maison intacte.
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