La filière du cognac traverse une zone de fortes turbulences. De quoi secouer l’un des grands acteurs de ce marché, le groupe Pernod Ricard. Le propriétaire de la marque Martell a publié, jeudi 17 avril, un chiffre d’affaires sur neuf mois en recul de 5 %, à 8,45 milliards d’euros, après un plongeon de ses ventes en Chine de 22 %. Le numéro deux mondial des spiritueux avait d’ailleurs souligné, en février, lors de la publication des résultats du premier semestre de son exercice fiscal 2024-2025, clos fin décembre 2024, que le déclin de Martell avait contribué à hauteur de 90 % à la baisse de son activité sur cette période. A cette occasion, Pernod Ricard avait été contraint de revoir ses prévisions pour l’ensemble de l’année, tablant désormais sur un repli de son chiffre d’affaires, contre un retour espéré à la croissance. Des perspectives qui ont été confirmées jeudi.
Ce brusque changement de rythme d’un groupe habitué à une progression régulière de son activité a été sanctionné en Bourse. L’action, qui atteignait des sommets en 2023, à 218 euros, alors que les deux moteurs américain et chinois tournaient à plein régime, n’a cessé, depuis, de dégringoler. Elle est même passée sous la barre des 90 euros en séance, mardi 15 avril. Pourtant, la marge opérationnelle courante de l’entreprise, proche de 32 %, au dernier pointage, reste plus que plantureuse, de même que ses dividendes. Il est vrai que Pernod Ricard bénéficie d’un portefeuille de marques très diversifié, du whisky Jameson à la vodka Absolut, en passant par le champagne Perrier-Jouët, distribué très largement sur la planète. De quoi amortir les chocs.
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