Réintroduire des produits « tueurs d’abeilles » interdits, placer le gendarme des pesticides sous la houlette des filières agricoles, maintenir l’évaluation des molécules sous la coupe de leurs fabricants, écarter la littérature scientifique de l’analyse des risques… Dans une lettre ouverte rendue publique lundi 5 mai, plus de 1 200 médecins et scientifiques alertent les ministres de l’agriculture, de la santé et de l’environnement sur les failles du système d’homologation de ces produits, qui font de la population des « cobayes », écrivent les signataires.
Parmi eux, plusieurs centaines de médecins, mais aussi de nombreux membres des communautés scientifiques impliquées (toxicologie, écotoxicologie, agronomie, etc.) issus des universités et des organismes de recherche publics (Centre national de la recherche scientifique, CNRS ; Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement, Inrae ; Institut de recherche pour le développement ; Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement).
Les signataires demandent le renforcement de l’expertise réglementaire et s’opposent aux dispositions de la proposition de loi du sénateur de la Haute-Loire Laurent Duplomb (Les Républicains), qui doit être examinée par les députés avant la fin du mois mai. « Cette proposition de loi contient de nombreuses mesures qui vont renforcer la dépendance des agriculteurs aux pesticides chimiques de synthèse, sans pour autant répondre à leur demande de rémunération juste, dénoncent les signataires. Or cette dépendance pose déjà d’énormes problèmes de santé humaine et de dégradation de l’environnement. »
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