Bien décidée à regagner des parts de marché, l’OPEP+ – c’est-à-dire l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et ses alliés – continue de rouvrir ses vannes. La confirmation d’un changement total de stratégie entrepris au premier semestre, après des coupes drastiques dans ses quotas de production, effectuées en avril puis en novembre 2023.
Dimanche 7 septembre, à l’occasion d’une réunion virtuelle, cinq des douze membres de l’OPEP (Arabie saoudite, Emirats arabes unis, Koweït, Algérie, Irak ) et trois de leurs dix alliés (Russie, Kazakhstan, Oman) ont affiché l’intention de mettre 137 000 barils par jour en plus sur le marché, à compter du mois d’octobre.
Si la hausse se poursuit au même rythme lors des douze prochains mois, elle permettra le retour de 1,65 million de barils par jour. « Ce volume de 1,65 million de barils par jour pourra être rétabli en partie ou en totalité, en fonction de l’évolution des conditions de marché et de manière progressive », précise le communiqué des huit pays concernés. Et ce, en sachant qu’ils ont déjà fait revenir 2,2 millions d’autres barils quotidiens. Par exemple, prenant de court les observateurs, les huit pays ont sorti de terre plus de 400 000 barils supplémentaires par jour dès le mois de mai. Soit trois fois plus que prévu.
Pourquoi rouvrir ainsi les vannes, après les avoir délibérément closes ? Hypothèse principale : l’OPEP+ veut éviter de laisser trop de champ libre à la concurrence. Et pour cause, selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), ce sont les pays en dehors de cette alliance qui tirent aujourd’hui la majorité de la croissance de l’offre mondiale. Parmi eux, les Etats-Unis, le Canada, le Brésil et le Guyana – quand bien même le Brésil a adhéré, début 2025, à la charte de l’OPEP.
En 2023, lorsqu’elle avait mis en œuvre ses coupes et donc raréfié son offre, l’OPEP+ avait un objectif officieux : conserver le prix du baril à un niveau avoisinant les 80 dollars (68 euros, au taux de change actuel), pour le brent de mer du Nord. Une manne essentielle pour ses Etats membres.
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