Ces temps-ci, le dimanche, en famille, on joue à dézinguer des zombies. On se dispute sur la stratégie à déployer pour repousser les morts-vivants hors de notre école, dessinée sur le plateau en carton de Zombie Kidz Evolution (Scorpion masqué, à partir de 7 ans). Ça nous va bien de nous prendre pour des ghostbusters de table de cuisine. Mais j’ai un soupçon de mauvaise conscience à chaque fois que je passe devant l’étagère sur laquelle gît un jeu de société écoconçu, imaginé pour sensibiliser aux merveilles de la nature et à leur fragilité, offert par l’une de mes tantes à mes enfants un Noël. Elle misait sur cette trouvaille pour me faire plaisir autant qu’à la marmaille. Il se trouve que les enfants refusent de l’essayer. Je n’ai pas beaucoup insisté. C’est moche.
C’est peut-être parce que ma mère, la dernière fois que j’ai entrepris d’offrir un jeu éducatif à ma fille, alors en maternelle, m’avait lancé : « Un enfant, ça veut JOUER ! » J’ai bien retenu la leçon. N’ai-je donc aucune chance de sensibiliser mes enfants à l’écologie tout en jouant ? L’éditeur Jean-Thierry Winstel, pionnier de la conception de jeux sur l’environnement en France, consacre depuis trente ans la majeure partie de ses neurones à essayer de résoudre cette équation. Face à la crise écologique, cet ingénieur agronome de formation s’est interrogé sur quoi faire pour « modifier notre rapport au monde ». « On connaît les effets du changement climatique et l’érosion de la biodiversité, est-ce qu’on agit ? Non ! Apprendre n’est pas suffisant, il manque l’appropriation, il faut toucher les gens en mobilisant les cinq sens », explique-t-il. C’est le jeu qu’il a choisi comme support, « avec des mécaniques simples et des contenus scientifiques originaux ». La recette reste pourtant complexe.
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