Europhile convaincu et francophone parfait, Philip Gordon était pressenti pour occuper un poste-clé dans l’administration, en cas de victoire démocrate. En avril, le diplomate a rejoint le cercle de réflexion de la Brookings Institution. Il revient pour Le Monde sur les premiers mois du second mandat de Donald Trump.
L’administration Trump semblait avoir engagé des négociations avec l’Iran sur son programme nucléaire. Le président des Etats-Unis a pourtant exprimé, vendredi 13 juin, son soutien aux frappes militaires israéliennes. A-t-il perdu patience avec la République islamique ?
Je suis sceptique face à l’idée selon laquelle Trump aurait habilement endormi l’Iran par la diplomatie avant de décider de faire respecter sa « ligne rouge » par la force militaire. Il voulait désespérément un accord nucléaire avec Téhéran et a dit publiquement, comme en privé, à Israël de ne pas attaquer. Mais un Benyamin Nétanyahou confiant a mis Trump au pied du mur, lui affirmant qu’Israël devait agir, et Trump s’est senti obligé de suivre. Il est désormais contraint de faire comme si c’était sa décision, et se retrouve à devoir défendre Israël dans une guerre qu’il ne voulait pas mais qu’il n’a pas su empêcher.
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