Sur la scène de l’auditorium du conservatoire de Bourges, deux pianos, un droit et un quart-de-queue. Derrière eux, une structure lumineuse en arc de cercle au sol, pour former, en différentes teintes, comme un cocon. Sur un écran, un court extrait d’un entretien avec le pianiste et compositeur américain Keith Jarrett, à propos de l’improvisation. Puis vient la musique, sans personne sur la scène. L’on voit les touches du clavier du piano droit bouger, comme si un être invisible jouait. Peu à peu s’impose un motif en ostinato. Arrive Edouard Ferlet, qui s’installe à l’autre piano, part de ce motif pour aller ailleurs.
C’est ainsi que commence, mercredi 16 avril, Köln Variations, création au Printemps de Bourges du pianiste et compositeur Edouard Ferlet, qui trouve son inspiration dans le plus célèbre album de Jarrett, The Köln Concert, publié en novembre 1975. Près de 4 millions d’exemplaires vendus, bien au-delà des amateurs de jazz. Pour Edouard Ferlet, le titre de « variations » le dit bien, pas question d’une reproduction à l’identique, ou presque – plusieurs ont déjà été faites – de ce qui avait été une improvisation complète de Jarrett, en solo, sur un piano de piètre qualité, lors d’un concert en Allemagne, à l’Opéra de Cologne, le 24 janvier 1975.
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