- Entre samedi et dimanche, au moins 145 femmes ont été piquées lors de Fête de la musique.
- Une quinzaine d’individus au total a été interpellé à travers le pays.
- La rédaction de TF1-LCI fait le point sur ce que l’on sait de ces affaires.
Suivez la couverture complète
Piqûres mystérieuses en soirées festives, l’inquiétude monte
Près de 150 individus se sont dits concernés le week-end dernier. Au total, ce sont précisément 145 personnes, majoritairement de sexe féminin, majeures ou mineures, qui ont signalé dimanche aux forces de l’ordre avoir été piquées par des hommes munis de seringue au cours de la Fête de la musique dans différentes villes françaises.
Toutes n’ont pas porté plainte mais plusieurs enquêtes ont été ouvertes par différents parquets pour tenter d’identifier et d’interpeller le ou les auteurs de ces faits dénoncés. Alors qu’une quinzaine de personnes soupçonnées de ces délits ont été interpellées et placées en garde à vue, la rédaction de TF1-LCI fait le point, avec plusieurs sources policières et judiciaires, sur les différentes affaires.
Des « appels à piquer les femmes » sur les réseaux sociaux
Trois ans après l’affaire dite des piqûres sauvages qui avait suscité angoisse et psychose, le phénomène a fait une nouvelle apparition la semaine dernière. Dès le lundi 16 juin, des appels à « attaquer et à piquer les femmes lors de la Fête de la musique »
ont été lancés sur les réseaux sociaux.
Ces appels ont été notamment diffusés sur TikTok et Instagram et ont été très vite repérés et signalés par des internautes. Ce mardi 24 juin, on ignorait encore qui en était à l’origine et quelles étaient la ou les motivations du ou des auteurs de ces messages.
Dans quelles villes les signalements ont été faits ?
Les 145 victimes de piqûres se sont manifestées auprès des services de police dans plusieurs villes en métropole, toutes régions confondues, mais aussi en outre-mer, à Saint-Denis-de-la-Réunion précisément.
Certaines villes ont été plus « touchées que d’autres »
, comme Nantes où 14 victimes ont été piquées mais aussi Reims avec 8 victimes signalées ou Limoges, avec 15 victimes qui se sont présentées au stand de la sécurité civile.
Concernant la capitale, 4 cas de piqûres au total ont été rapportés par les autorités lundi pour des faits qui auraient été commis dans la soirée de la Fête de la musique : rue Saint-Denis dans le 1ᵉʳ arrondissement, rue Princesse dans le 6ᵉ arrondissement, à Bastille dans le 11e arrondissement, et à la Butte-aux-Cailles dans 13ᵉ arrondissement.
Les victimes ont-elles eu des symptômes ?
Dans la majorité des cas signalés, les victimes ont été prises de panique, mais n’ont pas ressenti de douleur particulière, outre celle provoquée par la piqûre en elle-même.
Quelques-unes toutefois ont rapporté certains maux. Deux victimes dans la capitale ont indiqué avoir fait un malaise après leur piqûre au niveau du bras. D’autres ont relevé des rougeurs et des douleurs à l’endroit où elles auraient été piquées. D’autres encore ont fait état de maux de tête.
Pour chacune des victimes qui s’est manifestée auprès des autorités et qui a déposé plainte, des prélèvements en vue d’analyse toxicologique ont été réalisés. Les résultats n’étaient pas encore connus pour le moment. « Il n’est d’ailleurs pas dit partie ou totalité des cas qu’il y ait eu inoculation »
, relève une source proche du dossier.
Piquées par un « cure-dent » ou des « moustiques »
Si plusieurs faits ont été commis avec des seringues, d’autres ressentis de piqûres chez certaines femmes étaient tout autre.
Ainsi, dimanche 22 juin, à Béthune, une jeune fille a déposé plainte pour une piqûre dont elle aurait été victime dans la nuit. « Son examen au centre hospitalier n’a pourtant révélé aucune inoculation, orientant l’enquête vers l’usage d’un cure-dent »
, relate une source policière.
À Rouen, ce sont au total 19 personnes qui ont signalé avoir été peut-être été piqués par un tiers lors de la soirée. Une enquête pour « administration de substances nuisibles » a été immédiatement ouverte par le parquet. « Parmi elles, et à ce stade, seules 3 personnes ont déposé plainte, quelques autres – en fait piquées par des insectes – se sont depuis désistées de leur signalement »,
indiquait lundi Sébastien Gallois, procureur de la République de Rouen dans un communiqué. « Rien ne permet pour l’heure d’affirmer qu’un tiers a bien tenté d’injecter des substances à une de ces 19 personnes »
,
a relevé également le magistrat. Un individu suspect avait été placé en garde à vue dans le cadre des affaires de Rouen. « Les premiers éléments n’ont pas permis de le mettre en cause plus précisément. Sa garde à vue a été levée ce lundi midi »
,
a par ailleurs informé Sébastien Gallois.
À Angoulême, 22 jeunes filles se sont rendues aux urgences dans la soirée du 21 juin, affirmant avoir été victimes de piqûres. « Toutes ont été examinées par les médecins dans le cadre d’un protocole spécifique lié aux suspicions de soumission chimique. À ce stade, aucune trace clinique de piqûre ni symptôme évocateur de l’administration d’une substance psychoactive n’a été relevée. Les prélèvements sanguins, urinaires et capillaires ont été réalisés pour permettre les analyses toxicologiques nécessaires »
, a fait savoir lundi la préfecture dans un communiqué. Les examens médicaux n’ont révélé « aucune trace de piqûre »
, s
elon l’Agence régionale de santé. Des analyses toxicologiques ont été réalisées. Les résultats ne sont pas encore connus.
Quel est le profil des individus placés en garde à vue ?
Concernant les suspects, les autorités ont annoncé dimanche avoir interpellé une quinzaine d’individus suite à ces piqûres. Âgés de 19 à 44 ans, tous ont été placés en garde à vue. Parmi eux, un homme de 37 ans interpellé à Auxerre après avoir été reconnu par cinq personnes victimes de piqûres ou encore deux individus âgés de 20 et 44 ans arrêtés à Metz et soupçonnés d’une quinzaine de piqûres. À Angoulême, quatre individus âgés de 20 à 35 ans ont été interpellés. À Lyon, deux hommes de 19 et 20 ans ont été arrêtés.
« On ignore tout des profils de ces personnes pour le moment, des investigations et des interrogatoires sont en cours, nous verrons ce que cela donne. Certains auraient reconnu les faits, sans vraiment pouvoir expliquer pourquoi ils avaient fait ça, si ce n’est pas bêtise »,
relève un policier sous couvert d’anonymat.
Plusieurs gardes à vue doivent se terminer ce mardi. Les différents parquets concernés pourraient communiquer dans la journée.