La photo montre un sac plastique d’une pharmacie de Perpignan, barrée du message : « J’ai tout pour piquer samedi ». Publiée sur Snapchat, l’image est un exemple parmi d’autres d’appels « à piquer des personnes avec des seringues lors de la fête de la musique », assure le compte de suivi d’actualité ActuReact, dans un message diffusé à ses 120 000 abonnés sur Instagram.
Dès le mardi 17 juin, ce média en ligne est le premier à avertir que des internautes incitent à commettre de telles agressions. Contacté par Le Monde, le lycéen français qui en tient les commandes assure que son équipe et lui ont « infiltré » des groupes Snapchat préparant ces actions dans de nombreuses villes de France ; dans les jours qui suivent, il partage aussi des « conseils » sur la conduite à tenir en cas de piqûre, relayés par le compte féministe populaire Abrègesœur, sur TikTok et Instagram.
La rumeur fait boule de neige. Partout, des internautes, pour la plupart adolescents, postent des appels à la prudence à destination des jeunes femmes, qui seraient les cibles principales de ces injections sauvages de produits incapacitants, dans le but de pouvoir les violer. En parallèle, le 20 juin, l’influenceur controversé Amine Mojito publie une vidéo dans la droite ligne des « pranks » (farces) de mauvais goût dont il est coutumier : il y fait semblant de piquer des touristes à leur insu. Choquant et viral, le clip est largement diffusé et dénoncé.
Rumeurs délirantes
C’est dans ce climat que se tient la fête de la musique, lors de laquelle près de 145 personnes, dans leur grande majorité, des jeunes femmes, se manifesteront auprès des autorités pour des suspicions d’agression à la seringue, selon le bilan dressé dimanche par le ministère de l’intérieur.
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