En finance, comme en cuisine, la recette du succès, c’est de rendre simple la complexité. Un principe qui a fait mouche auprès d’Eric D., un cinquantenaire parisien, cadre dans le secteur de l’automobile, à la recherche d’une solution pour placer un petit héritage. Quand son conseiller financier Axa lui a proposé un placement à capital 100 % garanti et offrant un rendement de 6 % par an, soit deux fois celui du Livret A, il a signé, sans se poser de questions.
« Quand la soupe est bonne, personne ne va surveiller les cuisines », s’amuse un conseiller en gestion de patrimoine (CGP). Pourtant, la recette de ces placements que l’on appelle « structurés » dans le jargon financier, devenus des « best-sellers » de l’épargne, ne manque pas de piment !
Pour concocter un produit structuré à capital garanti, d’une durée de vie de dix ans, il ne faut que deux ingrédients : un socle obligataire et des assurances, autrement appelées « options ». En clair, lorsque vous investissez 100 euros, 5 euros environ vont dans la poche des différents intermédiaires qui commercialisent le produit (banque, assureur vie, CGP, etc.). Restent 95 euros. Pour reconstituer le capital au terme des dix ans, la banque émettrice place 75 euros au taux du marché (2,4 % par an) fixé par les banques centrales.
Avec les 20 euros restants, elle achète des options qui agissent comme des primes d’assurances pour se couvrir des mouvements du sous-jacent choisi pour offrir le rendement promis. Il peut s’agir de titres cotés en Bourse, d’indices basés sur un panier d’actions ou d’obligations, de matières premières, de taux, d’or…
Deux moteurs pour la hausse, les taux et la volatilité
Si les produits structurés à capital garanti ont cartonné en 2022 et 2023, c’est qu’ils ont bénéficié de la remontée des taux d’intérêt, moteur du socle obligataire, qui permet de protéger le capital à moindre coût. Les hausses et les baisses des marchés financiers, ce que l’on appelle la volatilité, ont augmenté le niveau de risque, moteur du socle option, et permis d’accentuer les effets de levier et de doper la performance finale.
« Les produits structurés ont commencé à se développer dans un environnement de taux bas qui a laminé l’épargne et ils ont explosé avec la hausse des taux pour progressivement remplacer les fonds de gestion active, car ils ne cherchent pas, comme les gérants stars, à battre le marché mais juste à profiter de sa dynamique », analyse Benjamin Magny, directeur général du groupement de CGP, la Financière d’Orion.
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